Elles vivent dans leur voiture : l’élan de solidarité en marche
Près d’un an que ces deux amies, actuellement à Grasse, se retrouvent sans logement. À la suite de notre article du mercredi 12 août, vous avez été nombreux à leur proposer votre aide
Le genre de nouvelle qui fait du bien... Le 12 août dans nos colonnes, nous relations l’histoire de Michèle et Nicole (1) qui, de retour dans le Sud depuis juillet 2019 (elles sont originaires de Marseille) après avoir vécu plusieurs années dans le Nord, se retrouvaient dans une situation «inextricable. » Antibes, Mouans-Sartoux, Grasse : de ville en ville, ces amies d’enfance, qui, pourtant – jusqu’à la crise de la Covid et la panne de voiture de Michèle (elle est chauffeur VTC) – travaillent toutes deux (Nicole est femme de ménage à l’Ehpad Sophie de Grasse), ne parviennent pas – exceptée une parenthèse de deux mois dans un gîte à Mouans – à trouver un logement.
Plus d’une année de « galère » ,à vivre dans leur véhicule. À bout de souffle, bloquées sur un parking dans le quartier du Plan-de-Grasse, elles nous confiaient alors ne pas être certaines de « pouvoir tenir encore bien longtemps...» Un récit qui, visiblement, a ému les lecteurs de Nice-Matin.
De tout l’ouest du département...
Reste que, s’émouvoir est une chose ; se proposer pour apporter son aide en est une autre. Et, de Grasse, Roquefort-les-Pins, Vallauris, Mandelieu ou de Vence, vous avez été nombreux à le faire. Le jour même de la parution, les messages ont afflué. « Nous voudrions les aider ; il y a peut-être la possibilité avec un logement temporaire. » ; « Désormais à la retraite, mais ayant été gestionnaire d’appartements, je connais bien tous les systèmes à mettre en place pour que ces dames puissent bénéficier des aides à la prise de location. » ; « C’est avec grand intérêt et tristesse que j’ai lu votre article concernant ces deux femmes en situation précaire. Je propose d’effectuer gratuitement les réparations après recherche de pannes. » ; « Je suis à côté du Plan. Mon compagnon est mécano. Nous aimerions les aider. Est-il possible de les contacter afin qu’il puisse regarder la panne ? »
Sur le groupe Facebook Bienvenue à tous les Grassois, nombre de propositions, aussi : aide médicale (Michèle souffre de diabète et ne peut suivre correctement son traitement), logement provisoire, collecte de vivres, proposition d’emploi ou de les véhiculer en cas de rendez-vous au CCAS de Grasse (dont on reste, par ailleurs, sans nouvelles…).
Leur véhicule réparé gracieusement lundi ?
Démarches spontanées (nous avons joué les intermédiaires avec Michèle et Nicole) et souvent accompagnées de la volonté de rester anonymes, car, comme l’a joliment écrit une dame, « c’est le coeur qui parle. »
Un élan qui, forcément, a fait le bonheur et la surprise des deux femmes. « On a reçu énormément d’appels. On a notamment pu expliquer la panne moteur à un mécanicien de Vence, qui a fait le diagnostic au téléphone, assurait hier Michèle, émue. Il vient lundi matin pour le réparer. Ça s’éclaircit aussi pour récupérer un logement. Mais, la voiture, c’est tout pour nous : je vais pouvoir amener Nicole au travail, lui éviter de marcher 6 km tous les jours et retravailler moi aussi. Ça va transformer notre vie, qui va pouvoir reprendre son cours normal. Cet élan de solidarité, c’est vraiment énorme, inattendu. On adresse un immense merci à toutes ces personnes. »
1. À leur demande, les prénoms ont été changés.