Forages en Méditerranée : la Turquie met en garde la France et la Grèce
La Turquie a accusé hier la France de se comporter en «caïd» en Méditerranée orientale et adressé une sévère mise en garde à la Grèce, renforçant l’inquiétude des pays européens qui ont appelé à la désescalade. La situation en Méditerranée orientale est explosive depuis l’envoi par Ankara, lundi, d’un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, dans une zone riche en gisements gaziers, et revendiquée par Athènes. Au lendemain du déploiement par Paris de navires et d’avions de guerre en Méditerranée orientale pour afficher son soutien à Athènes dans cette crise, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a estimé que «la France [...] devrait cesser de prendre des mesures qui accentuent les tensions ». Tout en assurant que son pays ne « souhaitait pas l’escalade » et était partisan d’un « dialogue apaisé ».
Préoccupée, l’Union européenne a réuni hier Ses ministres des Affaires étrangères pour afficher sa solidarité avec la Grèce, en plus de discuter de la situation au
Bélarus (lire ci-contre) . Les ministres européens ont appelé à une « solution négociée », et doivent se réunir à nouveau sur le sujet fin août. Signe de la volatilité de la situation, Ankara a affirmé hier avoir riposté à une tentative d’agression contre son navire sismique, l’Oruç Reis . Un navire militaire turc d’escorte « leur a donné la réponse appropriée et ils sont retournés dans leur port », a assuré M. Erdogan, sans fournir davantage de détail. « Si cela continue, il y aura des représailles », a-t-il menacé. Le quotidien grec Kathimerini a rapporté hier qu’une collision s’était produite mercredi entre une frégate grecque et un bâtiment turc, mais l’étatmajor grec n’a pas confirmé. Dans un effort de médiation, la chancelière allemande Angela Merkel s’est entretenue jeudi avec le chef de l’État turc et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. M. Erdogan a déclaré qu’il avait affirmé à Mme Merkel que le navire sismique continuerait ses recherches jusqu’au 23 août, ajoutant toutefois avoir accepté des discussions après cette date pour « adoucir les choses ».