Nice-Matin (Cannes)

Lyon doit croquer City

L’OL n’a qu’un seul moyen de jouer l’Europe l’an prochain : gagner la C1. Ça commence par un gros morceau

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Parfois impression­nant, souvent décevant, Lyon joue sa saison à quitte ou double contre Manchester City ce soir à Lisbonne (21h00) : avec un exploit, l’OL jouera une demi-finale de la Ligue des champions, mais une défaite scellerait la pire année du club en plus de vingt ans.

Les hommes de Rudi Garcia vivent un exercice 2019/20 insatisfai­sant au vu de leurs ambitions : 7e de Ligue 1, et défait en finale de la Coupe de la Ligue par le Paris SG, l’OL risque de connaître à la rentrée sa première saison sans Coupe d’Europe depuis 1996/97. Seul un sacre au Portugal lui éviterait ce cataclysme sportif et économique, alors que ces dirigeants prévoient un manque à gagner de 100 millions d’euros rien qu’en raison de la pandémie de coronaviru­s. Battre l’une des meilleures équipes du continent, puis le Bayern en demie, avant un éventuel triomphe contre le PSG ou Leipzig : la route s’annonce extrême, mais Lyon n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est au pied du mur.

« Tout est possible »

Les Rhodaniens ont déjà survécu à une phase de poules compliquée, avec une qualificat­ion arrachée lors du dernier match contre Leipzig (2-2) en décembre. Début août, ils ont ensuite subi la foudre de Cristiano Ronaldo en 8e de finale retour (défaite 2-1 à Turin), mais en parvenant à conserver l’avantage de l’aller (1-0, le 26 février). Cet exploit, car c’est la première fois qu’une équipe française éliminait la Juventus, a nourri la légende du roseau lyonnais, qui plie mais ne rompt pas.

« Nous avons toutes nos chances. Il n’y aura pas de match retour. Ce ne sera pas forcément la meilleure équipe qui sortira vainqueur mais celle qui aura le plus envie », affirme Karl Toko Ekambi.

Depuis son arrivée en octobre, Garcia a gagné des certitudes sur sa formation, notamment sur la solidité de son 3-5-2 à vocation défensive, et l’éclosion au milieu de Bruno Guimaraes et Maxence Caqueret.

Mais contre City, l’un des favoris pour le titre, Lyon devra s’élever encore plus haut, car, même s’il a livré des performanc­es convaincan­tes cet été, il a à chaque fois perdu. Avec le format du «Final 8», un revers, même encouragea­nt, lui sera fatal.

City libéré

Aujourd’hui, Manchester City paraît encore plus fort, revigoré par sa qualificat­ion contre le Real Madrid de Zinédine Zidane au tour précédent. L’équipe de l’entraîneur Pep Guardiola, qui n’a jamais franchi les quarts depuis son arrivée en 2016, a atteint un pic de forme avant d’aller au Portugal. L’interrupti­on de trois mois provoquée par la pandémie n’a pas bouleversé sa dynamique : les « Citizens » ont même terminé en tête du classement post-restart en Premier League anglaise, en même temps que leur maître à jouer, le Belge Kevin de Bruyne bouclait sa meilleure saison sur le plan statistiqu­e avec 13 buts et 20 passes décisives.

Trop fort, trop rapide, trop puissant. A l’image de l’inusable Thomas Müller, fer de lance du rouleau-compresseu­r bavarois avec un doublé (4’, 31’), le Bayern a encore une fois fait étalage de sa force de frappe inégalable depuis la reprise des compétitio­ns (8-2).

Après avoir dominé l’opposition en Allemagne avec un doublé coupe-championna­t et balayé Chelsea au tour précédent (3-0 ; 4-1), le géant allemand a poursuivi contre Barcelone sa série d’invincibil­ité en Ligue des champions cette saison, pour un bilan de neuf victoires en neuf matches, 39 buts marqués contre 8 encaissés. Tout simplement monstrueux. Loin d’une « finale avant l’heure », ce classique contre le Barça a tourné à la démonstrat­ion à tous points de vue, un peu comme le triomphe 7-1 de l’Allemagne face au Brésil au Mondial-2014.

Quique Setién, c’est fini !

Cette humiliatio­n risque de précipiter le limogeage de Quique Setién sur le banc catalan, au terme d’une saison catastroph­ique de bout en bout. Le président Josep Maria Bartomeu, grandement fragilisé, a promis «des décisions » dans les prochains jours. « Un match horrible. Une sensation néfaste. De la honte ,a réagi le défenseur catalan Gerard Piqué, abasourdi. On a touché le fond. »

Avec des entames de matches aussi supersoniq­ues, symbolisée­s par une ouverture du score dès la 4e minute, le PSG, Leipzig, Manchester City et Lyon, derniers adversaire­s encore en lice, ont en tout cas de gros soucis à se faire.

Si Suarez a marqué le but de l’espoir au retour des vestiaires (4-2, 57’) sur un exploit individuel, Alphonso Davies a vite éteint les rêves de « remontada ». Après un incroyable numéro sur son côté gauche où il a enrhumé Nelson Semedo, le supersoniq­ue latéral s’est enfoncé dans la surface pour adresser un centre en retrait parfait pour Kimmich (5-2, 63e). L’ex-Barcelonai­s Philippe Coutinho, auteur d’un centre parfait pour Robert Lewandowsk­i (6-2, 82e) après son entrée, a conclu le récital par un doublé express (72, 85e ; 8-2, 89e). Enièmes actions de classe d’une partie à sens unique.

« S’il faut que des joueurs comme moi s’en aillent, je suis prêt à tout entendre » ,a lâché Piqué au bout d’une soirée en enfer pour le club catalan.

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(Photo AFP) En 2018, Maxwell Cornet s’était joué de City et du gardien Ederson.
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