« Je n’ai pas renoncé à l’OM »
Après avoir annoncé hier matin qu’il se désolidarisait du projet de reprise du club phocéen, Mourad Boudjellal nous a confié qu’il ne sortait pas du dossier...
Toulon ou Marseille ? Marseille ou Toulon ? Ce n’est pas l’hésitation cornélienne à laquelle fait face une famille parisienne au moment de rentrer sa destination sur la route de son week-end du août, mais bien la question qui tracassait encore l’ancien président du RCT, voici quelques semaines. Un véritable casse-tête pour Mourad Boudjellal, d’abord engagé avec le Sporting Toulon, dont il souhaitait prendre la présidence, puis sollicité par l’homme d’affaires franco-tunisien, Mohamed Ajroudi, dans son projet de rachat de l’OM. Un projet dont le Toulonnais a annoncé hier matin vouloir se désolidariser après un dernier communiqué de presse du clan Ajroudi auquel il refuse d’être associé. Alors, Toulon ou Marseille ? Il semble que Mourad Boudjellal puisse aujourd’hui répondre. Et contre toute attente après sa sortie médiatique d’hier matin, le Varois semble moins hésitant que les GPS de certains parisiens. Il maintient bien le cap sur la cité phocéenne.
Mourad, vous venez d’annoncer votre retrait du dossier de rachat de l’OM. L’aventure se termine donc là ?
Pas du tout ! Mon ambition olympienne ne pourra juste pas se faire avec ces gens-là. Et je ne parle pas de Monsieur Ajroudi...
Qui sont ces « gens-là » ?
Il s’agit de Stéphane Cohen et de Marc Deschenaux (respectivement co-fondateur de la banque Wingate et avocat, travaillant pour Mohamed Ajroudi). J’estime que leurs communiqués de presse, auxquels je suis associé bien malgré moi, sont scandaleux. Je ne peux pas accepter que l’on dise que les joueurs de l’OM sont des joueurs de second plan et je ne peux pas non plus accepter que l’on dise que les journalistes sont des menteurs. Ce sont eux les menteurs. Et je ne veux pas travailler avec des menteurs.
Quels sont ces mensonges ?
On ne peut pas dire que l’on est en négociation (avec Frank McCourt, le propriétaire de l’OM) quand on ne l’est pas. Quand vous vous faites fermer la porte au nez, vous ne pouvez pas prétendre que vous êtes en négociation. Et vous ne devez pas non plus essayer de l’enfoncer avec une masse. Je ne sais pas comment se comportent ces gens-là dans leur vie privée, mais quand une fille se refuse à vous, pour moi, si vous insistez, c’est un viol.
Vos accusations sont graves…
Et je ne suis qu’au niveau un. Je ne pense pas que Monsieur Cohen ait d’ailleurs intérêt à ce que je passe au niveau supérieur. Je ne suis pas sûr qu’il ait envie que je développe. Notamment sur les raisons de notre communication au début de notre projet de reprise. Je ne suis pas sûr que ça le serve. Leur communication est lunaire. C’est un mélange entre Twilight et Groland. Et je rappelle que ces gens-là facturent Monsieur Ajroudi. Alors que moi, non. Moi, j’y vais pour l’OM. Eux, pour l’argent.
Justement, au sujet de l’OM, vous nous confirmez être toujours candidat à reprise ?
Que personne ne se réjouisse, je ne sors pas du dossier. Je fais partie d’un groupe dans lequel il y a beaucoup d’investisseurs et beaucoup sont agacés par ces deux personnes et leurs communiqués.
Il faut juste que Mohamed
Ajroudi comprenne que tant que ces deux là (Stéphane Cohen et Marc Deschenaux) seront là, Frank McCourt ne discutera pas.
De votre côté, vous échangez avec Frank McCourt ?
‘‘ Je n’ai pas quitté le fauteuil, mais les deux personnes qui sont assises sur mes genoux doivent s’en aller. ”
Ce n’est pas mon boulot. Mon boulot c’est de ramener une coupe d’Europe à l’OM et je n’ai pas renoncé à mes ambitions. Vous savez, un proverbe arabe dit qu’on ne quitte pas un fauteuil pour s’asseoir sur une chaise. Je n’ai pas quitté le fauteuil, mais les deux personnes qui sont assises sur mes genoux doivent s’en aller.