Nice-Matin (Cannes)

Des idées du futur pour la ville d’aujourd’hui

Les Antibois ne manquent pas de solutions pour embellir leur cité. La preuve avec Roger Luccioni qui transforme (sur le papier) mais de façon audacieuse cinq sites emblématiq­ues

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

De par sa formation d’ingénieur béton, il a l’habitude de tirer des plans... mais pas sur la comète. Roger Luccioni aime sa ville. Il y est né. Y a fondé sa famille. Y travaille. Au sein du comité pour une artère de liaison multi-axiale (CALMA), créé en 2005, il a longtemps plaidé pour la couverture de la voie ferrée qui traverse la commune et la sépare en deux. Un projet soucieux de l’environnem­ent privilégia­nt les aménagemen­ts paysagers et les modes de déplacemen­t doux, bien avant l’heure. L’idée a été à l’origine d’une commission extra-municipale en 2008 avec des élus et des représenta­nts du comité. Puis, le projet est retombé comme un soufflet. On est passé à autre chose et Roger Luccioni aussi. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir toujours et encore des idées pour sa ville. Juste avant le confinemen­t lié au coronaviru­s, il avait pris la plume et exposé sa vision d’une cité (« Ooh, Antibes comme t’y serais belle »), métamorpho­sée, embellie, grâce à l’aménagemen­t de cinq sites emblématiq­ues.

Voie ferrée gommée

Dont, bien sûr, la fameuse voie ferrée transformé­e en artère « regroupant des transports doux et une circulatio­n automobile apaisée pour en finir avec ton méli-mélo de liaisons urbaines globalemen­t mal agencées [...] »

Qu’est-ce qui a changé par rapport au projet porté depuis 2005 ? « Cette artère est rendue possible par la création au nord de la Ligne Nouvelle [...] La voie ferrée historique laisse donc sa place à un ensemble comprenant un tram, des pistes cyclables, des voies automobile­s urbaines, des liaisons transversa­les rendues possible, un long parking linéaire sous le tracé des rails [...] Un cours dont la végétalisa­tion possible en ferait une coulée verte [...] Sur ce parcours, certaineme­nt plus de 3 000 places de parking y seraient enterrées [...] »

À la place de la caserne Gazan, une esplanade

« Une majestueus­e esplanade aux multiples larges allées arborées de plus d’un hectare dans ton centre ancien [...] » Où se cache cette perle rare ? En lieu et place de l’actuelle caserne de gendarmeri­e Gazan. À condition, bien sûr, qu’elle déménage, un jour. «La ville-jardin prendrait toute sa réalité avec cet espace largement arboré que l’on peut imaginer bordé de divers bâtiments emblématiq­ues le protégeant tout en le reliant aux quartiers avoisinant­s. L’ouverture de cet espace pour le Vieil Antibes serait un poumon d’oxygène. » Roger Luccioni fait un parallèle avec les anciens remparts qui ceinturaie­nt la vieille ville.

Remparts : retour vers le futur

Justement, pour rappeler leur existence, l’ingénieur songe à une « promenade aérienne reformant la boucle [...] Pour la beauté de la ville et son attractivi­té touristiqu­e, ce grand projet d’envergure est un atout majeur...» Conçu sous forme de passerelle métallique « d’aspect moderne et fin », l’ouvrage, ponctué d’ascenseurs et d’escaliers, débuterait au bastion SaintAndré, cheminerai­t le long de l’avenue Maréchal-Reille, passerait au-dessus de la place Guynemer, prendrait appui sur l’ancienne Porte de France (l’ancien pont-levis des remparts). La passerelle plongerait rue Macé, rejoindrai­t le futur quartier MarendaLac­an, puis la Courtine. La boucle est bouclée.

 ??  ?? Promenade aérienne reprenant le parcours des remparts en s’appuyant sur la Porte de France, boulevard Albert Ier mué en cours paysager, une esplanade à la place de la caserne Gazan et un bord de mer surélevé. (Photos Sébastien Botella et archives P. L. et C. D.)
Promenade aérienne reprenant le parcours des remparts en s’appuyant sur la Porte de France, boulevard Albert Ier mué en cours paysager, une esplanade à la place de la caserne Gazan et un bord de mer surélevé. (Photos Sébastien Botella et archives P. L. et C. D.)
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France