Nice-Matin (Cannes)

Les fausses notes familiales du pianiste cannois

- JEAN STIERLÉ

Poursuivi pour nonpaiemen­t de pensions alimentair­es et abandon de famille, le célèbre pianiste Gabriel Tacchino, 85 ans, natif de Cannes où il avait notamment collaboré à la création des Nuits musicales du Suquet, s’est retrouvé en citation directe devant le tribunal correction­nel de Grasse à la demande des parties civiles.

Divorcé en septembre 2019 de son épouse et muse de 49 ans, ils avaient donné ensemble, par le passé, de nombreux concerts à travers le monde, et de leur union était né deux filles jumelles âgées aujourd’hui de 22 ans.

« Il se fait justice lui-même »

Aux intérêts de son ex-conjointe présente à l’audience, Me Mireille Damiano lui a reproché d’avoir cessé de payer une partie des pensions alimentair­es dès le lendemain de la séparation, d’oublier de les indexer. Et de ne pas avoir participé au paiement des frais de scolarité de ses deux enfants sous prétexte « qu’il ne sait pas ce que deviennent les enfants ! En fait Monsieur Tacchino se fait justice luimême », ajoute l’avocat.

Les deux jeunes filles poursuiven­t des études supérieure­s, l’une en BTS et l’autre, héritant certaineme­nt des aptitudes artistique­s de ses parents, se trouve au Canada dans une école de chant lyrique.

Privé de ses filles

De plus en épluchant les déclaratio­ns de revenus du pianiste, la partie civile semblait avoir découvert quelques fausses notes, entraînant une plainte pour escroqueri­e au jugement, le soupçonnan­t d’avoir déclaré des recettes et autres royalties de façon contes table en les présentant de manière erronée. Pour la défense Me Jacques Padovani s’insurge contre ce qu’il considère comme un véritable harcèlemen­t : « Ce dossier est un véritable scandale. On ose, à 86 ans le traîner devant la justice ! Vous êtes instrument­alisé aux intérêts financiers de Madame. Elle lui a mis le grappin dessus. Tout le monde connaissai­t Tacchino, elle voulait profiter de sa notoriété. Elle l’a privé de ses filles qu’il ne voit plus depuis 8 ans et voulait écarter deux enfants nés d’un premier mariage. On ne fait pas son bonheur avec le malheur des autres. »

Au bout de sa partition, l’avocat demande la relaxe du Maître. Le tribunal a reconnu le prévenu coupable d’abandon de famille et l’a condamné à 3 mois de prison avec sursis, 500 euros de dommages et intérêts et 800 euros au titre article 475-1 du code de procédure pénale.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France