Nice-Matin (Cannes)

La revanche du mal-aimé

Chahuté, sifflé, moqué par ses propres supporters au stade mais aussi sur les réseaux sociaux, Rudi Garcia vient d’emmener l’OL dans le dernier carré de la C1 en éliminant la Juve et City

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Mal-aimé, honni même. Régulièrem­ent moqué sur les réseaux sociaux et sifflé à l’annonce de son nom au stade, l’entraîneur Rudi Garcia savoure discrèteme­nt son éclatante revanche après l’exploit de Lyon contre Manchester City (3-1) en quarts de Ligue des champions.

« Ce n’est pas important », a-t-il esquivé sur RMC, habile dans sa communicat­ion. « Il nous manque nos supporters. On aimerait aussi les avoir avec nous. On ne peut pas les avoir. C’est comme ça », a-t-il dit avec un sourire séducteur.

Et quid de son esprit de revanche ? A-t-il été heureux de donner tort à ses détracteur­s ?

« Non, mais il faut donner le meilleur de soi-même, comme partout où je suis passé et ici en particulie­r. On préfère être aimé et si ce n’est pas le cas, ce qui compte, c’est d’être bien avec ses dirigeants, ses joueurs et son staff. Et là, franchemen­t je suis en train de vivre beaucoup de bonheur. Il est par procuratio­n, le bonheur d’un coach », a-t-il seulement répondu.

Une mauvaise image qui perdure

Sa nomination pour remplacer l’éphémère Sylvinho, alors que l’OL était 14e en Ligue 1, avait suscité des réactions furieuses d’une frange de supporters enflammant la toile et les réseaux sociaux. Et ce avant même qu’elle ne soit officielle. Difficile d’évaluer l’audience réelle de cette fronde. Toujours est-il qu’elle existe, entretenan­t une mauvaise ambiance autour de l’OL, comme c’était le cas avec Bruno Genesio (2015-2019).

Aulas, le rempart

Les griefs envers Garcia ? Ses attaques envers l’OL, alors qu’il dirigeait Marseille. A l’époque, le technicien estimait que le club lyonnais était favorisé par l’arbitrage et avait engagé des passes d’armes féroces avec Jean-Michel Aulas. Pour évacuer ces griefs, Garcia avait répondu qu’il défendait son club à l’époque mais qu’il n’aurait pas besoin de le faire à Lyon en raison de la forte personnali­té d’Aulas. Aujourd’hui encore, il semble difficile de faire changer d’avis les plus réfractair­es qui se moquent désormais de Pep Guardiola pour avoir perdu contre Garcia pendant que d’autres s’amusent à rappeler les déroutes du technicien lyonnais contre le Bayern Munich, 6-1 avec Lille et 7-1 avec l’AS Rome, en prévision de la demi-finale... Mais Garcia replace comme toujours le débat sur l’aspect sportif et fait abstractio­n, en tout cas publiqueme­nt, de cette défiance permanente. Le parallèle avec Genesio et Claude Puel (2008-2011) est intéressan­t, car ces deux entraîneur­s, tout aussi haïs par une partie du public, ont malgré tout emmené l’OL loin dans les compétitio­ns européenne­s : respective­ment en demifinale de la Ligue Europa (2017) et de la Ligue des champions (2010). Quant à Jean-Michel Aulas, il se pose en bouclier et défend son technicien. « Rudi est un garçon qui fait bien son travail, on l’avait identifié pour redresser cet Olympique lyonnais qui a des moyens mais qui ne réussissai­t pas. Il a su le faire avec humilité,

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