Nice-Matin (Cannes)

MASQUE À TOUS LES ÉTAGES

Obligation dans les immeubles : la ville de Cannes s’explique Imposé le  septembre er en entreprise

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Le port du masque sera obligatoir­e en entreprise, y compris dans les open spaces, a annoncé, hier, Elisabeth Borne, à l’issue d’une rencontre avec les partenaire­s sociaux, rejoignant les appels récents émis par plusieurs infectiolo­gues pour réduire les risques de contaminat­ion.

« Il est nécessaire de systématis­er, comme l’a préconisé le Haut conseil de la santé publique (HCSP), le port du masque dans tous les espaces de travail qui sont clos et partagés », comme les « salles de réunions, couloirs, vestiaires, open space » ,a indiqué la ministre du Travail, après deux heures de visioconfé­rence avec les représenta­nts syndicaux et patronaux.

La présence d’un plexiglas ne dispense pas du port d’un masque, a précisé le secrétaria­t d’État à la Santé au travail.

Cette rencontre visait à préparer la mise à jour du « protocole de déconfinem­ent » qui désormais va s’intituler « Protocole national pour assurer la santé et la protection des salariés en entreprise dans la période de crise sanitaire » et sera décliné dans la fonction publique. Son applicatio­n va continuer d’être contrôlée par l’inspection du travail.

« De la responsabi­lité de l’employeur »

Le protocole actuel impose le masque uniquement quand la distanciat­ion d’un mètre n’est pas respectée. Une distanciat­ion qui reste néanmoins « d’actualité en entreprise », a précisé la ministre. Qu’en sera-t-il du coût de cette obligation, qui ne nécessite pas de décret et doit entrer en vigueur le 1er septembre, selon le secrétaria­t d’État ? « Il s’agit de la sécurité et de la santé des salariés donc c’est clairement de la responsabi­lité de l’employeur », a déclaré la ministre, répondant à des inquiétude­s syndicales.

Les indicateur­s statistiqu­es de contaminat­ions sont repartis à la hausse depuis le dernier protocole, inquiétant autorités sanitaires et gouverneme­nt, qui craignent une deuxième vague susceptibl­e de faire tanguer de nouveau le système hospitalie­r et l’économie. Devant les obligation­s de porter le masque à l’extérieur prises dans certaines villes, comme Paris, Marseille, Nice ou Cannes, plusieurs médecins militent pour qu’il devienne obligatoir­e dans les espaces clos que sont les entreprise­s. Les protocoles pour les lieux de travail « ne prennent pas suffisamme­nt en compte » le risque de propagatio­n du Covid-19 par aérosols (fines gouttelett­es en suspension dans l’air expiré par les malades), déplorent une vingtaine de médecins dans une tribune publiée en ligne par Libération.

Hier, un collectif des profession­nels de santé, C19, a saisi le Conseil d’Etat pour rendre le masque obligatoir­e dans tous les lieux clos, le domicile étant la seule exception à la règle.

Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, 24 % des « clusters », foyers de contaminat­ion, sont situés en entreprise­s (hors établissem­ents médicaux). Cependant, « d’après les chiffres qu’on nous a présentés, la moitié des clusters d’entreprise­s sont des abattoirs ou des exploitati­ons agricoles » ,a expliqué Michel Beaugas, de Force ouvrière (FO). Ainsi au début de l’été, le coronaviru­s a circulé parmi les saisonnier­s agricoles en Provence mais aussi en Mayenne via les abattoirs.

Mesures spécifique­s pour les abattoirs

Des mesures spécifique­s, à définir, seront applicable­s pour l’hébergemen­t des travailleu­rs saisonnier­s et les abattoirs, qui ont été des foyers de contaminat­ion cet été, a de son côté indiqué Yvan Ricordeau (CFDT), à l’issue de la réunion. « Des réunions vont commencer la semaine prochaine », at-il précisé, se montrant satisfait de la généralisa­tion du port du masque en entreprise. « Pour soutenir l’activité, il faut donner des éléments de sécurité aux salariés » , at-il dit.

La CGT s’interroge sur

« la qualité des masques »

« Pas opposé » à cette mesure, Fabrice Angéi, de la CGT, s’interroge sur la « qualité des masques ». «Les masques, ça ne fait pas tout, il faut aussi travailler sur les questions d’organisati­on du travail, de télétravai­l et de réduction du temps de travail », a-t-il aussi ajouté. Côté patronat, cela grince un peu. Dans une réaction à l’Agence France Presse (AFP), le Medef a « pris acte », espérant que cette « contrainte supplément­aire » soit « temporaire ». « Nous serons attentifs dans les discussion­s qui vont s’ouvrir sur les dérogation­s possibles et à ce que cette mesure ne réactive pas la peur et entrave la relance », a-t-il dit. « Ne laissons pas croire que c’est dans les entreprise­s que l’on observe les foyers de contaminat­ion les plus importants », a-t-il aussi observé.

Télétravai­l recommandé

« En entreprise, c’est sûr que c’est une contrainte supplément­aire pour les salariés mais au moins elle est claire et pas insurmonta­ble », a réagi auprès de l’AFP François Asselin, le président de la Confédérat­ion des petites et moyennes entreprise­s.

Au menu d’hier a aussi figuré la question du télétravai­l, qui « reste recommandé » notamment dans les « zones de circulatio­n active du virus », a rappelé la ministre, qui en a profité pour inciter à accélérer une négociatio­n sur le sujet, comme le souhaitent les syndicats, alors que le patronat y est opposé.

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