Nice-Matin (Cannes)

Une rentrée scolaire qui s’annonce plus chère

Selon la Confédérat­ion syndicale des familles, le coût pour les familles – hors achat de gel hydroalcoo­lique et masques – serait en hausse de 6,2 % par rapport à 2019

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Une reprise « pas sereine pour les familles » : à l’approche d’une rentrée des classes encore lourde d’incertitud­es sanitaires, la Confédérat­ion syndicale des familles (CSF) a alerté, hier, sur l’augmentati­on des dépenses de rentrée scolaire, évaluée à 6,2 % par rapport à 2019.

Cette évolution ne prend pas en compte les dépenses pour des produits sanitaires, comme les gels hydroalcoo­liques ou les masques. Or cela représente « un coût important » alors que, « pour le moment, nous n’avons pas de propositio­ns permettant de dire que l’Etat a envie de prendre en compte ce coût supplément­aire », a tancé Aminata Koné, secrétaire générale de l’associatio­n, évoquant une « reprise qui n’est pas sereine pour les familles ».

Selon la CSF, l’augmentati­on du coût de la rentrée 2020 peut s’expliquer notamment par l’envie de « vouloir effacer le mauvais souvenir du confinemen­t » en faisant plaisir aux enfants avec des fourniture­s un peu plus onéreuses, par l’augmentati­on exceptionn­elle de l’allocation de rentrée scolaire de 100 € qui «a peut-être incité les familles à être moins regardante­s sur les prix » ,par l’envie de privilégie­r des produits provenant de France, ou encore par l’anticipati­on de « besoins éventuels » en cas de reconfinem­ent. Car l’incertitud­e, s’agissant de la situation sanitaire, pèse sur les dépenses. « Il y a des points d’interrogat­ion des deux côtés, les professeur­s aussi se posent des questions », pointe Johan Jousseaume, secrétaire confédéral du secteur Education de la CSF.

« Situations compliquée­s »

« Pendant le confinemen­t, il a parfois été relativeme­nt difficile d’être en contact avec les familles ; il y a une adaptation nécessaire qui se traduit par des coûts à la rentrée beaucoup plus importants. »

« La crise sanitaire a révélé des situations compliquée­s », renchérit Aminata Koné, « le numérique doit entrer dans l’équipement de chaque enfant et l’Etat doit y contribuer, que ce soit pour l’équipement, les abonnement­s, ou encore l’encre pour les imprimante­s par exemple. Les familles ont subi et subissent encore les contrecoup­s de cette crise sanitaire ».

Perte de salaire

Chaque année, la CSF s’appuie sur son réseau d’antennes locales pour interroger des familles partout en France sur le coût de la scolarité de leurs enfants.

Cette année, deux cent quarantetr­ois familles ont répondu à des questionna­ires détaillés. Or parmi les familles répondante­s qui ont déclaré avoir un emploi, 38,5 % d’entre elles « ont subi une perte de salaire allant de 100 à 400 € », et près de la moitié « ont déclaré avoir manqué d’argent pour des produits de première nécessité ».

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Chercher les meilleurs prix pour les fourniture­s scolaires est devenu l’activité principale de la rentrée pour les parents d’élèves. (Photo AFP)

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