Nice-Matin (Cannes)

De pestiféré au chemin du Roi

- M. F.

En septembre pour la réception de Strasbourg, le Parc des Princes avait boudé Neymar pour son retour sur les pelouses, chants injurieux et banderoles à l’appui, sur l’une d’elles on pouvait lire un très limpide « Neymar casse-toi ».

La raison ? Le Brésilien souhaitait quitter la capitale après deux premières saisons gâchées par les blessures. Malgré des statistiqu­es individuel­les incroyable­s, la greffe n’avait pas pris entre le fantasque numéro 10 et le public parisien. Dans le coeur des fans, il n’y avait qu’Edinson Cavani, le taiseux, bosseur et meilleur buteur de l’histoire du club (200 buts).

Face aux Alsaciens et constammen­t sous les sifflets, Neymar plante le seul but du match d’un retourné dans les arrêts de jeu. Le début d’une rédemption que certains supporters vont appeler « Le chemin du roi » sur les réseaux sociaux. Près d’un an plus tard, Neymar est enfin devenu le patron parisien pendant que Cavani n’est même pas du voyage à Lisbonne. En fin de contrat le 30 juin, l’Uruguayen n’a pas souhaité terminer l’aventure avec ses coéquipier­s, privilégia­nt son futur plutôt que l’aventure collective. L’inverse d’un Thiago Silva, par exemple, dont la pige se terminera en finale de C1. Un départ - le Matador s’est d’ailleurs muré dans le silence - qui n’a pas été apprécié au sein du groupe. Neymar, lui, a porté le PSG sur ses épaules.

Le joueur est au top, l’homme est épanoui

Contre Dortmund, il marque à l’aller et au retour. Face à Bergame, il est omniprésen­t pendant 90 minutes alors qu’il compose sans Mbappe (blessé) et Di Maria (suspendu). Face à Leipzig, c’est encore lui qui est aux manettes avec cette offrande - délicieuse - pour Di Maria sur le deuxième but.

Le joueur est enfin décisif, l’homme est épanoui. Il est heureux dans la capitale où il multiplie les moments privilégié­s avec ses coéquipier­s. Plus question de départ, on envisage même une prolongati­on pour celui qui est lié jusqu’en 2022 avec le PSG.

Cette nouvelle idylle est aussi le résultat du retour de Leonardo au poste de directeur sportif. Entre les deux Brésiliens, tout n’a pas été simple, surtout l’été dernier. Dogmatique et ferme, « Leo » a surtout défendu les intérêts du club sans jamais braquer Neymar. Ensuite, une fois le mercato officielle­ment clos, tout le monde a avancé avec la même idée : faire une grosse saison. Avant de disputer sa première finale de C1 sous le maillot parisien, le meneur de jeu affiche des stats folles cette saison : 26 matches, 19 buts, 12 passes. Cinq ans après avoir remporté la Ligue des champions avec Barcelone, le génial brésilien aimerait récidiver avec le PSG et rentrer ainsi dans l’histoire du club l’année de son cinquantiè­me anniversai­re. Ramener une C1 à Paris, sans Lionel Messi, validerait son départ en 2017. Neymar était venu au PSG pour s’émanciper. Le chemin a été compliqué, torturé, mais il a la possibilit­é d’écrire une page unique dans l’histoire du Paris-SG. Mais aussi dans la sienne.

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