Nice-Matin (Cannes)

« Piloter pour mieux coacher »

Ce week-end, si Stéphane Ortelli porte sa casquette de guide hors pair auprès du jeune pilote monégasque Louis Prette, il ressort aussi du placard son casque d’or. Au four et au moulin !

-

Stéphane, quand le feu vert s’est-il allumé pour cette course à domicile ?

Il y a quelques jours seulement. Philippe Prette, le père de Louis, ne peut pas partager le volant de la seconde auto de l’équipe AF Corse-APM Monaco ce week-end avec Angelo Negro. Il est retenu à Hong Kong par son boulot. Alors il m’a demandé de le remplacer. Ce que je fais volontiers avec le mot d’ordre suivant : piloter pour mieux coacher. Prendre en main la Ferrari F GT, jauger son comporteme­nt, ses réactions, ça va me permettre de mieux conseiller Louis ici et lors des trois prochaines manches.

Cette casquette de coach auprès de Louis Prette, vous la coiffez depuis combien de temps ?

L’aventure a commencé l’an dernier, au printemps. L’idée, elle vient de Vincent Abril. Avec Philippe et Louis, ils allaient découvrir ensemble les  Heures du

Mans dans le baquet d’une Porsche  RSR, en catégorie GTE Am. Bien que rookie là-haut, Vincent devait initialeme­nt coacher ses deux amis. Voilà, il s’est tourné vers moi en pensant que mon expérience mancelle

( participat­ions, vainqueur en , ndlr) accélérera­it leur baptême du feu. Moi, je n’y avais plus mis les pieds depuis mon dernier départ (en , au volant d’une... Ferrari F Italia LM GTE Pro). Au final, cette expérience fut très plaisante. Vincent pouvait ainsi se concentrer pleinement sur son pilotage. Louis et Philippe, eux, étaient à l’écoute. Ils ont atteint l’arrivée sans commettre aucune erreur, ni prendre la moindre pénalité. Bilan super positif !

Et ensuite ?

Le chemin s’est prolongé au côté de Louis qui a remporté en fin d’année le Ferrari Challenge Europe. Et il continue en  à l’étage supérieur, sur les circuits de l’Internatio­nal GT Open où il va s’endurcir en affrontant une concurrenc­e très affûtée en compagnie de Vincent.

Quelle est sa marge de progressio­n ?

Là, il s’agit de sa troisième vraie saison. Louis, c’est un garçon qui a la tête sur les épaules, qui comprend vite, apprend vite. Il continue de travailler au sein de la société familiale. Il n’a pas besoin de réussir impérative­ment, donc il ne se met pas une pression folle. Bonne approche ! Ses facultés d’adaptation me bluffent, notamment dans les virages rapides où il parvient à exploiter tout de suite l’aéro d’une GT sur un tracé qu’il découvre tel que celui du Castellet.

Vainqueur d’une course dès le week-end d’ouverture en Hongrie, le duo Abril-Prette peut-il décrocher le titre ?

Cette saison, il y a du niveau, quelques prétendant­s très sérieux. Mais oui, c’est possible, en continuant à bosser de la sorte.

Aujourd’hui, à vrai dire, vous vous faites un devoir de transmettr­e le savoir que certains grands noms du sport automobile vous ont inculqué autrefois ?

Exactement ! Pour moi, c’est normal. C’est une mission, mais également un hommage à ceux qui m’ont pris sous leur aile : Christian Boudon et Michel Hugon, lors de mes débuts en karting, puis Bob Wollek et Yannick Dalmas, à l’aube de ma trajectoir­e en Endurance.

Votre roadbook de jeune quinquagén­aire comprend d’autres courses en  ?

Oui, j’entrevois quelques possibilit­és à l’horizon. Rien n’est encore décidé. Toutefois, un come-back aux  Heures de SpaFrancor­champs (- octobre) dans le baquet d’une Porsche Pro-Am semble se préciser. Wait and see...

 ??  ?? Cinq mois après avoir soufflé sa e bougie, Stéphane Ortelli remet le curseur en mode « race » au volant d’une Ferrari F GT.
Cinq mois après avoir soufflé sa e bougie, Stéphane Ortelli remet le curseur en mode « race » au volant d’une Ferrari F GT.

Newspapers in French

Newspapers from France