À Seborga, la princesse Nina vient d’être investie
Retardée en raison du Covid, la cérémonie officielle d’installation de la nouvelle souveraine s’est tenue jeudi, à l’occasion de la Saint-Bernard, fête nationale de la petite principauté italienne
Dans la petite principauté (autoproclamée) de Seborga, sur les hauteurs de Bordighera, la fête nationale n’est clairement pas prise à la légère. Mais cette année, la Saint-Bernard a revêtu une importance plus capitale encore avec l’installation officielle d’une nouvelle (et première) princesse : Nina Menegatto.
La cérémonie, initialement prévue le 3 mai, avait dû être reportée en raison du confinement, la principauté n’allant pas jusqu’à refuser les lois transalpines en matière de règles sanitaires.
Élue avec près de % des voix
C’est donc jeudi dernier que la presse internationale, à la fois curieuse et amusée par l’histoire du village rebelle, s’est réunie dans le village perché italien. S’astreignant, comme tout le monde, à des consignes strictes pour immortaliser l’investiture, ainsi que la prestation de serment de loyauté des conseillers de la Couronne et des Prieurs. Élue le 10 novembre dernier avec 63,87 % des voix – et un taux record de participation de 78,95 % des votants – Nina Menegatto est désormais officiellement la souveraine de Seborga. Elle entretient par ailleurs des liens forts avec une autre principauté – celle de Monaco – au point que la chaîne TV allemande RTL a capturé des images où on la voit sur la Tête de chien et sur la place du Casino, en vue d’un reportage.
« Les derniers mois que nous avons vécus ont été dramatiques. Heureusement, à Seborga, nous n’avons pas eu de cas de coronavirus. Mais la crise aura des conséquences, notamment en termes de vie sociale et économique », at-elle déclaré en introduction de son discours. Consciente que la situation ne reviendra pas immédiatement à la normale. Soucieuse d’offrir un peu de légèreté aux habitants et aux amis de la principauté en organisant cette cérémonie.
« Elle marque symboliquement le début de mon mandat de princesse, qui a déjà commencé le 10 novembre dernier. L’investiture, comme le serment de fidélité à la principauté, est un événement institutionnel important, mais c’est surtout une occasion de faire la fête pour la communauté de Seborga, qui, après des mois de sacrifices, se retrouve réunie », a-t-elle poursuivi. Et de remercier chaleureusement la Protection civile de Camporosso et la Croix-Bleue de Vallecrosia d’être présentes pour s’assurer du respect du protocole sanitaire.
« La pandémie a naturellement ralenti l’activité de la principauté. Je ne le cache pas, nous aurions aimé faire beaucoup plus durant ces neuf premiers mois. Mais Seborga est toujours forte, fière de son histoire et de ses traditions », a-t-elle clamé, convaincue que si la situation ne vient pas à se dégrader, il est encore possible de rattraper le temps perdu.
Une nouvelle pièce de monnaie
Parmi les premières mesures que la princesse entend prendre, on citera ainsi un travail sur la «réforme constitutionnelle des statuts généraux », ou encore la mise en place, prochainement, d’une initiative visant à développer l’organisation d’activités en faveur des Seborgiens. Avant d’être princesse, avant même que la crise sanitaire ne survienne, Nina affirmait en effet son intention de renforcer l’attractivité touristique du village.
En hiver, la principauté, qui frappe sa monnaie, devrait par ailleurs sortir un nouveau luigino (pièce de monnaie). Le Covid n’aura résolument pas la peau du folklore et de la tradition.