D’où vient l’eau qui s’écoule de votre robinet ?
À l’heure où la sécheresse fait des ravages dans plusieurs régions, la cité des Remparts bénéficie de ressources sur son territoire. Captages, forages, sources : retracez le parcours de ces litres…
Des cours d’eau qui se tarissent, des réserves qui s’évaporent, des nappes phréatiques qui se réduisent… de nombreuses régions françaises sont frappées, chaque été, de sécheresse sévère. Les Alpes-Maritimes échappent, pour l’instant, au fléau grâce à un approvisionnement préservé. Mais certaines villes ont encore plus de chance. C’est le cas de la cité des Remparts qui dispose de plusieurs ressources pour ne pas se retrouver en… panne sèche.
En 2018, selon le rapport de Veolia, délégataire de service pour la distribution et l’assainissement de l’eau, 11 667 293 m3 du précieux liquide se sont écoulés à travers les quelque 400 kilomètres de canalisations (voir cidessous) qui serpentent sous la ville pour jaillir au bout des robinets et autres pommeaux de douche des 74 982 habitants. Une distribution à la baisse de 6 % par rapport à 2017.
Une partie achetée rive droite…
D’où vient cette eau, dont la mairie martèle que le prix du m3 est le moins cher de France depuis trois ans ? Pour 65,6 %, elle est achetée au Syndicat de la rive droite du Var (SIRLDV). Soit en 2018, 7 657 834 m3. Il s’agit d’un forage situé à vingt mètres de profondeur et d’un autre, le Loubet, à VilleneuveLoubet. L’eau est acheminée jusqu’à Antibes par un feeder littoral (canalisation porteuse de diamètre important). On prévoit le doublement de cet ouvrage souterrain au niveau du passage sous l’autoroute, à hauteur de Cagnes-sur-Mer. Objectif : accroître, bien sûr, le volume d’eau pompée. Ce qui est autorisé pour ce forage.
La limite des sources romaines
En revanche, ce n’est pas le cas des deux autres sites de production. Si les anciennes sources romaines de la Brague situées sur le territoire de la commune et qui alimentaient l’aqueduc de Fontvieille, sont toujours vaillantes, la Ville ne peut pas entamer des travaux pour augmenter leur capacité. Les captages de la Louve et de la Sambuque se trouvent à cinquante mètres de profondeur et la nappe phréatique est trop proche de la mer. On craint une infiltration de l’eau salée si des travaux sont effectués. En 2018, ces deux captages ont permis de distribuer aux Antibois
4 009 459 m3 d’eau, soit 34,4 % du volume global. Ces deux captages constituent un atout pour la cité en cas de problème. Dans ce cas, la production peut passer peut exceptionnellement par jour de 12000m3 à24000m3. Une soupape de sécurité car durant la saison estivale et l’augmentation de la population, la distribution de l’eau par jour peut ainsi monter jusqu’à 55 000 m3. Elle est en moyenne de 33 000 m3/jour le reste de l’année.
Huit réservoirs
Grâce à ses sources romaines, la Ville a la chance de pouvoir maîtriser une partie de la production de l’eau. Ainsi, si un accident survient au niveau de l’alimentation provenant du forage du Var, les sources permettront de limiter la catastrophe. Enfin, la Ville stocke de l’eau potable au sein de huit réservoirs disséminés sur le territoire et placés sous surveillance. Au total, ce sont 32 700 m3 d’eau qui sont stockés. L’ouvrage le plus imposant a une capacité de 10 000 m3.
On peut y puiser si grande nécessité. Mais, ces citernes permettraient de tenir seulement vingt-quatre heures… D’où l’intérêt de ces précieuses sources romaines de la Brague. 1.1,435 euro TTC le mètre cube d’eau assainie pour une consommation annuelle de 120 m3.