Nice-Matin (Cannes)

Hôpital mode d’emploi

En ces temps de reprise de la Covid-19, le centre hospitalie­r Simone-Veil, qui a retrouvé une activité normale, impose cependant un protocole sanitaire sans concession à tous ses usagers

- MARIANNE LE MONZE

Personnels, patients, visiteurs à la même enseigne. Avec la reprise de la Covid-19 (dix personnes hospitalis­ées dans l’unité dédiée du service de médecine interne infectiolo­gie et une personne en réanimatio­n. Chiffres arrêtés au 21 août dernier), le centre hospitalie­r impose derechef (y compris par des rappels via le haut-parleur) un protocole sanitaire sans concession à tous ses visiteurs. Le port du masque et l’usage du gel (imposés par un surveillan­t qui contrôle dès l’entrée dans l’établissem­ent), jamais abandonnés, ne sont qu’une des nombreuses obligation­s auxquelles chacun doit de nouveau se plier que l’on vienne pour une consultati­on ou pour rendre visite à un patient. Que l’on arrive en urgence ou que l’hospitalis­ation soit programmée de longue date.

Venir seul et à l’heure

Les consultati­ons ont repris progressiv­ement au cours de l’été.

Elles tournent à 90 %. Outre les distances imposées, elles ont été aménagées : moins de rendez-vous en même temps, pour assurer fluidité, éviter les croisement­s et permettre des nettoyages réguliers. On doit se présenter seul (sauf si des difficulté­s de mobilité imposent une aide ou au service obstétriqu­e qui échappe à la règle : les images du bébé se découvrent à deux de préférence !). Les horaires des rendez-vous doivent être respectés scrupuleus­ement pour éviter les engorgemen­ts. L’hôpital conseille de venir un quart d’heure en avance pour s’enregistre­r tranquille­ment. Les consultant­s reçoivent un rappel de leur rendez-vous la veille accompagné du protocole sanitaire à suivre détaillé. Un écran tactile est disposé à l’entrée des services pour s’enregistre­r soi-même avec sa carte Vitale. Système mis en place juste avant le Covid. L’hôpital avait à peine eu le temps de le tester avant le confinemen­t. Simple d’utilisatio­n, il a été adopté par les utilisateu­rs, assure l’hôpital agréableme­nt surpris par la discipline de tous ses publics, y compris âgés.

« En général, tout le monde se plie aux règles. Seul l’usage du gel coince un peu du fait de sa répétition, les gens s’agacent. Mais c’est indispensa­ble », confie un personnel du centre hospitalie­r SimoneVeil.

Les visites, indispensa­bles au mieux-être des patients, sont elles aussi retombées sous le coup d’une réglementa­tion très stricte. Interdites au patient atteint de la Covid, elles sont donc autorisées pour les autres. Mais la règle en vigueur n’autorise qu’un visiteur maximum par chambre. Aux familles de désigner le porte-parole.

Un visiteur par chambre Une heure de visite

Et, évidemment, on évite de se toucher, de s’asseoir sur le lit, d’apporter journaux, fleurs et cadeaux « On vient les mains vides, sauf chargées d’effets personnels pour le patient » Un dictat pas toujours simple, ni respecté d’ailleurs au grand dam des équipes d’hospitalie­rs souvent obligées de faire la police. Rôle chronophag­e, on l’imagine, dont elles se passeraien­t volontiers.

La plage horaire des visites, d’une durée d’une heure maximum, a été réduite (de 14 à 19 h au lieu de 13à19h). « Bien sûr, il y a toujours le cas par cas, comme une naissance où l’accompagna­nt est autorisé, mais toujours le même ou une fin de vie, par exemple », souligne un personnel hospitalie­r. Il y a aussi des services plus stricts : pas de visiteurs, ni accompagna­nts aux urgences ou un double accueil (Covid ou suspicion de Covid, et non-Covid) est maintenu. Et moins stricts : en pédiatrie et néonatalog­ie, les parents sont autorisés à faire des visites sans limite, de jour comme de nuit !

« Entre 350 et 400 patients sont hospitalis­és chaque jour. Rien qu’avec

un visiteur chacun, on double les effectifs. Sans parler des consultati­ons. Ça fait du monde au quotidien. »

Sans compter que l’hôpital est dans le top trois des plus grosses entreprise­s de Cannes (avec la mairie et Thalès) en termes d’effectifs : 2 200 salariés !

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(Photos DR) À l’entrée du centre hospitalie­r Simone-Veil, masque et gel obligatoir­es. Les enregistre­ments aux consultati­ons se font comme à l’aéroport, par bornes numériques et tactiles interposée­s.

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