Nice-Matin (Cannes)

L’épopée gonflable

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Ce matin, le PSG va quitter Lisbonne avec son épopée gonflable sous le bras. Ça l’aidera à se sentir moins seul les nuits froides et pleines de regrets.

Il y en aura moult.

Comme les cauchemars et les petits matins gris. Paris a raté la dernière marche. La plus haute. Là où l’air se fait rare et où les matchs sont irrespirab­les. Le Bayern jouait, hier, sa onzième finale de Ligue des champions et on a vu toute la différence entre un club habitué aux sommets et un autre qui découvrait pareille altitude. Le poids de l’expérience dans l’approche et la gestion de l’événement a sans doute fait pencher la balance. Le Bayern ne craint plus de jouer son destin sur une rencontre. Un échec ne raccourcit pas un géant et ne rétrécit jamais sa légende. Paris n’en est pas là. Paris est plus petit. Son histoire est mince et son palmarès n’a franchi qu’une seule fois nos frontières. L’occasion semblait belle pour le club parisien de fêter ses  ans par un triomphe. Un boulevard s’offrait à Neymar et ses frérots qui n’auront finalement sorti que l’inattendue Atalanta Bergame et l’improbable Leipzig. Deux clubs obscurs et invisibles ou presque sur la carte de l’Europe. Le PSG se sera cogné sur un plafond de verre épais comme une chope de bière. De quoi avoir mal au crâne pendant des décennies. Saint-Etienne ne s’est jamais vraiment remis de sa défaite à Glasgow, un soir de mai , face au Bayern Munich de l’immense Franz Beckenbaue­r. A Bari, l’OM avait payé pour voir et pour pleurer avant de rafler la mise deux années plus tard à Munich face au Milan AC. C’est tout le mal qu’on souhaite aux joueurs de la capitale formatés, préparés et payés pour toucher, un soir, les grandes oreilles de la Coupe. En attendant, ils vont traverser des nuits tristes et des jours cafardeux.

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