Nice-Matin (Cannes)

Une associatio­n en soutien des familles d’autistes

La toute jeune associatio­n prend en charge enfants et adultes autistes les soirs de semaine et durant des séjours de plusieurs semaines. Une aide précieuse qui permet aux familles de souffler

- DELPHINE GOUATY

Retour de vacances, il y a quelques jours, pour les jeunes autistes pris en charge par l’associatio­n Au fil des saisons. Trois semaines d’activités et de partage, à la ferme pédagogiqu­e Les moulins d’Espagne aux Jardins du golf à Porto Vecchio en Corse. Ces séjours adaptés ont été plébiscité­s par les enfants et leurs familles. Depuis plus d’un an, la jeune associatio­n, qui vient d’obtenir un agrément du conseil départemen­tal, propose différente­s activités sportives, culturelle­s et ludiques aux personnes en situation de handicap mental, enfants et adultes : tous les soirs de semaine en partenaria­t avec L’IME Mirasol Croix rouge française, le weekend et durant les vacances scolaires. Une véritable bouffée d’oxygène pour les proches. Rencontre avec David Baume et Assad Dahmani, fondateurs de la structure (photo ci-dessous).

Comment est née l’associatio­n ?

On était éducateurs au sein de la Croix rouge dans des structures enfance en situation de handicap. On sentait qu’il fallait un complément aux institutio­ns. Elles sont essentiell­es mais ne peuvent avoir la même souplesse de projet qu’une associatio­n. On voulait mettre en avant la thématique de l’inclusion pour que les enfants aillent le plus possible dans le milieu ordinaire, qu’ils aillent à la rencontre de l’autre, qu’ils aient accès à la vraie inclusion sur différente­s activités, sur des lieux de rencontre qui nous tenaient à coeur.

Une réponse à un besoin ?

Il y a un réel besoin sur le départemen­t. Fort de notre réseau, notre expérience (diplômés depuis  ans) et notre complément­arité, on a commencé par mettre en place des séjours adaptés. Cela permet aux jeunes de sortir de la routine, changer de cadre et d’environnem­ent, avoir droit à un nouvel horizon. Notre moteur et la richesse du projet, c’est la reconnaiss­ance des familles et le sourire des enfants. On répond aux besoins des familles. Pendant le confinemen­t, on a pu prendre en charge les problémati­ques les plus compliquée­s. La fermeture de toutes les institutio­ns a mis en avant la complément­arité du milieu associatif avec le milieu institutio­nnel. C’est la base de notre projet. Les institutio­ns, telles que la Croix rouge font un travail énorme. Malheureus­ement, les institutio­ns accueillen­t les enfants en situation de handicap de 9 h à 16 h 15. La plupart des familles doivent quitter leur travail pour aller chercher leurs enfants. Pourquoi il y aurait dans le milieu ordinaire des garderies et des accueils et pas dans le handicap ?

Comment concilier besoin de repères et nouveauté ?

Ce qui fait repère c’est la relation éducative que l’on crée. Cela permet d’avoir accès à de nouveaux lieux, de nouvelles rencontres. Au fil des saisons est basé sur la dynamique des saisons et des activités qui sont en lien avec. On fait beaucoup de marche, rando, trampoline. Ils aiment la nature, les grands espaces, la variété...

Que change l’agrément ?

Le Départemen­t des AlpesMarit­imes nous autorise, à titre exceptionn­el et dérogatoir­e, à intervenir pour des bénéficiai­res de la prestation de compensati­on du handicap. Quand sur le handicap se rajoute la problémati­que de la précarité financière pour une famille, c’est compliqué. Grâce à cet agrément temporaire et exceptionn­el, l’accessibil­ité des familles est devenue une réalité. Pour eux, c’est énorme. C’est un geste qui se mesure concrèteme­nt. On met en place des weekends répit une fois par mois. Cela permet au couple, à la fratrie, de souffler du vendredi au dimanche. On espère pérenniser cette dynamique.

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(Photos D.G. et DR) Devant les remparts de Bonifacio.
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