Nice-Matin (Cannes)

TOUR : ON VOUS DIT TOUT

Qui sont les favoris du Tour ? Les meilleures chances tricolores ? Où et comment voir les étapes ? A trois jours du grand départ à Nice voilà quelques éléments de réponses

- ROMAIN LARONCHE

1. Quelles étapes dans la région ?

Les Alpes-Maritimes vont connaître trois grandes journées de vélo. Les deux premières étapes partent et arrivent du coeur de Nice. La première, longue de 156 kilomètres, est promise aux sprinteurs. Composée de trois boucles sinueuses, avec la côte de Rimiez (classée en 3e catégorie) elle pourrait néanmoins réserver quelques surprises, surtout si la pluie s’invite au départ comme le prévoit actuelleme­nt Météo France. La deuxième est clairement l’étape-reine de ce grand départ. Avec les ascensions des cols Saint-Martin, du Turini et d’Eze, c’est une véritable étape de montagne, avec près de 4 000 m de dénivelé, qui est proposée. Les favoris du Tour vont se découvrir. Enfin, la troisième partira de l’Allianz Riviera à Nice et traversera les Alpes-Maritimes d’est en ouest pendant 90 kilomètres, faisant une toute petite incursion dans le Var, à La Martre.

2. Où les voir passer ?

Plusieurs possibilit­és : la première étape et ses boucles permettent de voir les coureurs quatre fois si l’on reste dans le centre-ville. Après le départ donné du boulevard Jean-Jaurès, il y a aura deux passages sur la ligne d’arrivée sur la Promenade des Anglais, avant l’emballage final. Autres possibilit­és : les montées de Rimiez et d’Aspremont pour voir les coureurs en plein effort. Le lendemain, ce sont les ascensions des cols de La Colmiane, du Turini et d’Eze qui seront les plus prisées, mais les cols seront filtrés et accessible­s uniquement pour les personnes venues à pied, à vélo, ou en transport en commun. Sur la troisième étape, les premières échappées devraient se former dans la montée vers Gattières, soit certaineme­nt le meilleur endroit où se placer dans la première partie de l’étape. Ensuite les cols du Pilon et de la Faye, dans l’arrière-pays grassois, seront prisés des amateurs.

3. Le Tour et le Covid ?

ASO, l’organisate­ur, la ville de Nice, ou les équipes connaissen­t les mêmes problèmes. Les règles sanitaires modifient leurs plans chaque jour ou presque. ASO a ainsi édicté un règlement sanitaire strict. Seules les personnes qui auront été testées négatives au Covid dans les cinq jours précédents pourront récupérer leur accréditat­ion. Il ne sera plus possible d’approcher les coureurs au départ des étapes et seulement à distance aux arrivées. Le port du masque est « obligatoir­e dans l’ensemble du dispositif du Tour ».

Les équipes cyclistes, elles, ne peuvent partir qu’à 30 personnes maximum. Parmi elles, si deux tests sont positifs au Covid en une semaine, c’est toute l’équipe qui prendra la porte. Une règle qui fait grincer des dents dans le peloton et que les managers d’équipes essaient d’assouplir.

4. Qui sont les favoris ?

Le récent Critérium du Dauphiné (12-16 août) a rebattu les cartes. Avant l’épreuve montagneus­e, Ineos et son armada portaient le costume de favori. Puis Froome (quadruple vainqueur) et Thomas (vainqueur en 2018) se sont effondrés et Bernal a quitté l’épreuve avant son terme. Les Britanniqu­es ont même choisi de se passer de leurs vétérans (Froome et Thomas) pour laisser les pleins pouvoirs au Colombien. Sur le Dauphiné, c’est clairement Jumbo-Visma qui a pris les rênes, avec Roglic, Dumoulin ou Kuss même si elle a aussi perdu Kruijswijk sur blessure.

Dans le clan tricolore, la météo est au beau fixe. Thibaut Pinot (2e) et Guillaume Martin (3e) sont montés sur le podium, alors que Romain Bardet (6e) et Warren Barguil (9e) sont entrés dans le “top 10”.

5. Les chances françaises ?

La plus belle chance se nomme Thibaut Pinot (Groupama-FDJ). L’an passé, il a fait pleurer la France du cyclisme lors de son abandon à deux jours de l’arrivée, alors que le Tour lui tendait les bras. A 30 ans, il revient le couteau entre les dents. Le parcours très montagneux, ses récents résultats (4e de La Route d’Occitanie, 2e au Critérium du Dauphiné) et une équipe bâtie pour lui sont des arguments qui plaident en sa faveur.

Le leader des Groupama-FDJ visera au minimum le podium. Romain Bardet, Julian Alaphilipp­e ou Warren Barguil joueront plutôt des étapes que le général.

6. Les régionaux ?

Ils sont au nombre de quatre. Nicolas Roche est irlandais, mais vit depuis 22 ans sur la Côte d’Azur et a été formé dans les clubs de la région (OCC Antibes, OCCV Draguignan, SC Nice). A 36 ans, il s’élance pour son dixième Tour de France, où il aura un rôle de capitaine de route chez Sunweb. Le Vençois Rudy Molard sera, lui, un équipier de luxe de Thibaut Pinot chez Groupama-FDJ, tout comme le Roqueforto­is Mikael Cherel, qui aura le même rôle auprès de Romain Bardet chez AG2R. Enfin, l’Antibois Clément Russo, 25 ans, va découvrir la Grande Boucle chez Arkéa-Samsic. Il sera attendu auprès de Nairo Quintana sur les étapes plates et vallonnées.

7. Une fête quand même ?

Difficile aujourd’hui de répondre à cette question. Depuis sa création en 1903, le Tour est synonyme de fête populaire. Aujourd’hui, il est plus question de jauge, de filtrage et de règles sanitaires que de fête.

Pour l’heure, la présentati­on des équipes est toujours prévue devant 1 700 personnes jeudi (18 h 30) sur la place Masséna. Mais la jauge risque d’être encore revue à la baisse. C’est le préfet qui décidera. Il en sera de même pour la fan-park, qui doit ouvrir ses portes jeudi à 14h, sur la promenade du Paillon. Sur les étapes, les zones de départ et d’arrivées seront également filtrées, tout comme les vingt-six principaux cols du Tour (cela concerne le Saint-Martin, le Turini et Eze dans le départemen­t) pour éviter les concentrat­ions de personnes.

La ville de Nice en appelle « au bon sens citoyen. Les étapes sont longues, il est possible de se disperser le long de la route ».

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 ?? (Photo Sébastien Botella) ?? Les principaux cols du Tour, ici le Turini, seront “filtrés” et accessible­s uniquement aux cyclistes et marcheurs.
(Photo Sébastien Botella) Les principaux cols du Tour, ici le Turini, seront “filtrés” et accessible­s uniquement aux cyclistes et marcheurs.
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(Photo AFP) Le masque, ci-dessous Julian Alaphilipp­e sur le Dauphiné, a fait son apparition dans les zones de départ des étapes.

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