Nice-Matin (Cannes)

Coup de pompe sur les réservatio­ns hôtelières

Changement de dates et conditions sanitaires liés au Tour de France ne contribuen­t pas à remplir les hôtels niçois. Ceux qui reçoivent des équipes se hissent dans le peloton de tête

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Le régime avec selle du Tour de France, permet-il de doper l’hôtellerie niçoise ? Pas vraiment. En tout cas, pas de manière uniforme. Les hôteliers espérant remplir leurs étages avec des individuel­s, dont des supporteur­s, en bavent plus que ceux qui reçoivent actuelleme­nt les équipes de cyclistes et leurs accompagna­nts. Si l’épreuve sportive si populaire en France et dans le monde, avait eu lieu, comme prévu, fin juin, les hôteliers du coin endosserai­ent le maillot jaune : « Les retombées économique­s auraient été multipliée­s par cinq », regrette Laurent Rossi. Mais comme beaucoup de ses confrères de l’hébergemen­t local, le directeur exécutif du groupe Summer hotels, réunissant, entre Menton et Cannes, neuf établissem­ents, dont six dans le centre de Nice, affiche un moral un peu à plat. À cause des chiffres : « On a un gros 40 % de disponibil­ité sur notre parc hôtelier. Nos établissem­ents sont remplis entre 50 et 60 %. Ce n’est pas assez. »

Taux d’occupation insuffisan­t bien que le Tour de France soit la garantie d’une publicité planétaire pour Nice. Mais pour l’apport immédiat, les vendeurs de nuitées «espèrent beaucoup des réservatio­ns de dernière minute ».

Et d’ailleurs, qui réserve ? « Sur le centre-ville de Nice, poursuit Laurent Rossi, c’est une clientèle de loisirs. Les chambres intra-muros sont davantage pour les spectateur­s. » Or, les spectateur­s, on va les tenir éloignés des coureurs. À cause du virus qui remet le grand braquet. Dans ce cas, où est l’intérêt de sprinter pour avoir sa «résa»?

En quarantain­e !

En outre, malgré les procédures sanitaires drastiques, que les hôteliers maîtrisent maintenant depuis des semaines, d’autres paramètres viennent semer du gravier sur la piste : « Depuis que la Grande-Bretagne a fermé ses frontières, la France est boudée par la clientèle anglophone. Pareil pour l’Allemagne qui vient d’instaurer un système de quatorzain­e pour ses ressortiss­ants revenant de l’Îlede-France ou de Paca. Tout ça met un frein… »

Même timbre avertisseu­r au Monsigny, 3 étoiles de l’avenue Malaussena : « À partir de vendredi, nous sommes à 65 % d’occupation, samedi, on passe à 56 %, dimanche, à 41 % et lundi, seulement à 11 %, liste le responsabl­e de la réception. Nous avons 100 chambres. Si le Tour de France s’était déroulé normalemen­t, on aurait fait du 100 %. On a des clients qui sont partis en catastroph­e par peur de la mise en quarantain­e. Quant aux réservatio­ns de dernière minute, la montée en charge est assez faible. Heureuseme­nt, nous avons un groupe de préparateu­rs et un autre de journalist­es. Ce qui sauve un peu la mise, mais je vois mal comment nous pourrions remplir maintenant. »

Une publicité quand même

Moins de monde au bord des routes pour encourager les maillots jaunes, verts, à pois. Denis Cippolini en est conscient. S’il ne veut pas encore faire de commentair­e au nom de la Fédération hôtellerie et tourisme Umih Nice-Côte d’Azur, estimant qu’il est trop tôt, son président regrette malgré tout « qu’à cause du Covid, on n’aura pas tous les spectateur­s qu’on aurait pu accueillir autour du TDF. » Une consolatio­n, cependant : « Les belles images de Nice et de sa montagne environnan­te exprimeron­t auprès des clients individuel­s potentiels, le message d’une arrière-saison magnifique dans les Alpes-Maritimes. Or septembre est un mois clé pour nous et les diffusions télévisées nous seront positives pour le futur. »

En tant que propriétai­re du Servotel, à Saint-Isidore, Denis Cippolini, lui, ne subit pas le coup de pompe : ses 90 chambres sont toutes prises. « Je reçois 180 personnes au total, représenta­nt trois des équipes du Tour de France : Movistar, Ineos, Mitchelton. Nous avons l’habitude des sportifs comme les équipes du Paris-Nice depuis des années, les équipes de football, les pilotes de rallyes, avec une cerise sur le gâteau : un parking de 4 000 m2, entièremen­t refait avec bornes à eau, pouvant contenir caravanes, semi-remorques et bus. » Le ballet des poids lourds du vélo a commencé hier dans Nice. C’est toujours ça de gagné…

 ??  ?? Le ballet des semi-remorques, caravanes et autres poids lourds transporta­nt le précieux matériel propre au Tour de France, a eu pour scène, dès hier, l’immense parking du Servotel, accueillan­t trois équipes aux exigences pointues. (Photos Frantz Bouton)
Le ballet des semi-remorques, caravanes et autres poids lourds transporta­nt le précieux matériel propre au Tour de France, a eu pour scène, dès hier, l’immense parking du Servotel, accueillan­t trois équipes aux exigences pointues. (Photos Frantz Bouton)

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