Nice-Matin (Cannes)

« Donner  % pour Nairo »

A31ans, Diego Rosa va seulement vivre son deuxième Tour. Celui qui a couru dans les plus grosses équipes du monde défend désormais les couleurs d’Arkéa et sera précieux pour Quintana

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Sur ce Tour de France, son visage devrait se retrouver dans les premières positions du peloton lorsque la route s’élèvera. Diego Rosa n’est pas le coureur le plus connu, mais tous les grands champions connaissen­t parfaiteme­nt son CV et ses qualités. Le grimpeur de 31 ans sort de cinq saisons chez Astana et Sky, où il a travaillé pour les plus grands leaders. Mais dans la formation de Chris Froome, il n’a jamais pu disputer le Tour de France. Alors quand Nairo Quintana est venu le démarcher pour qu’il tente l’aventure Arkéa-Samsic avec lui, celui qui vit à Monaco depuis six ans n’a pas hésité une seconde. Avec le Piémontais, le Colombien s’est attiré un parfait lieutenant pour la montagne, qui a travaillé son coup de pédale à Isola 2000, où nous l’avons rencontré fin juillet.

Pour quelle raison avez-vous rejoint Arkéa-Samsic ?

J’avais passé mes cinq dernières saisons dans les plus grosses équipes (Astana et Sky). J’ai appris beaucoup de choses, mais je suis venu dans cette équipe pour avoir un peu plus d’espace et apporter mon expérience à Arkéa-Samsic. La possibilit­é de travailler avec Nairo (Quintana), c’est fantastiqu­e et c’est ce qui m’a convaincu.

C’est Quintana lui-même qui est venu vous chercher ?

Nous avons beaucoup parlé ensemble ces dernières années. Il m’a dit qu’il avait confiance en moi, qu’il avait besoin de moi pour rester avec lui le plus loin possible.

Chez Sky, puis Ineos, c’était difficile de se faire une place, notamment sur le Tour ?

Oui, il n’y a que des champions. Sur le Tour, l’équipe est déjà rodée, ils travaillen­t ensemble depuis plusieurs années. Et on ne peut pas dire qu’ils se trompent, les résultats parlent pour eux. L’équipe qui gagne, tu ne vas pas la changer. C’est difficile d’avoir de l’espace. J’étais très content de faire partie de cette équipe, mais j’ai déjà plus de  ans et je voulais penser à moi.

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Nairo a déjà démontré qu’il était un gros leader. Ça peut être la surprise de l’année. ”

Finalement, ça ne sera que votre deuxième participat­ion au Tour. Vous aviez envie de retrouver cette course ?

Oui, ça fait trois ans que je n’ai pas fait un grand Tour et je suis super motivé. Mon travail dans le peloton, c’est plutôt pour les courses de trois semaines. Et rester à la maison pour regarder les courses à la télé, ce n’est pas bon pour le moral. Je veux arriver sur ce Tour à  %.

Quel sera votre rôle ?

L’équipe a un objectif très important avec Nairo. Il a déjà démontré qu’il était un gros leader. Ça peut être la surprise de l’année. Il a toutes les cartes pour marcher sur ce Tour. Nous allons tout donner pour lui.

Le début de saison a été parfait pour l’équipe et Nairo...

Avec ses qualités, ses jambes, c’était plus facile pour l’équipe, qui était vraiment motivée. Quand tu as un coureur qui peut gagner toutes les courses, tu vas donner  % pour lui. C’est ce qu’on va faire sur le Tour.

Malgré cette longue coupure, il peut retrouver son niveau du début de saison ?

La tête joue beaucoup dans le cyclisme. Toute l’équipe va lui redonner confiance et pour un coureur c’est fondamenta­l. En Colombie, il a vraiment bien travaillé avec son frère. J’ai vu ça de près parce que je suis allé trois semaines là-bas au mois de janvier. On avait travaillé du mieux possible et ça a fonctionné ensuite sur les courses.

Vous avez déjà travaillé pour Pellizotti (Androni), Aru, Nibali (Astana), Froome, Thomas, Landa (Sky). C’est cette expérience des plus grands que vous apportez à Quintana ?

J’ai eu la chance d’être l’équipier des meilleurs. J’ai commencé avec Pellizotti, qui était comme un papa pour moi. Ensuite, Aru on a commencé chez les jeunes ensemble. C’est un ami. Nibali, c’est un grand champion, tout est facile avec lui. Chez Sky, il y avait tous les meilleurs. Ces coureurs ont tous des caractéris­tiques différente­s. Avec Nairo, je commence à comprendre ce qu’il veut en course. Quand il veut attaquer, quand il est moins bien. Cette expérience est importante aujourd’hui. Mais ce qui est fondamenta­l, c’est de bien se connaître et je sais adapter ma méthode de travail en fonction du coureur.

Quelle a été votre plus grande victoire comme équipier ?

J’ai fait deux Vueltas et nous avons gagné les deux. Avec Aru () et Froome (). La différence, c’est qu’Aru n’était pas favori. C’était sa première grande victoire. Même l’équipe n’avait pas beaucoup d’expérience dans le contrôle de la course. On a gagné, mais c’était difficile. Avec Froome et Sky, c’était logique et attendu de s’imposer, donc c’était plus facile.

Vous qui connaissez bien Sky, maintenant Ineos. C’est possible de les battre sur un grand Tour ?

Oui, c’est possible, mais ce n’est pas facile. Ils vont arriver avec l’équipe la plus forte du peloton. Quand il restera  coureurs, il y aura encore toute l’équipe Ineos. Tenter quelque chose loin de l’arriver face à eux, c’est compliqué, parce que tu as toujours des équipiers qui vont ramener le leader. Mais nous devrons profiter de la moindre occasion.

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(Photo Arkéa-Samsic) A l’entraîneme­nt à Isola , avec Maxime Bouet (à g).

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