Quarantaine en Allemagne au retour de Provence-Côte d’Azur
C’est une mise en garde sur le site du ministère allemand des Affaires étrangères. Les « voyages touristiques, non indispensables » sont fortement déconseillés. Avertissement en vertu duquel les voyageurs, à leur retour (ou entrée) dans ce pays devront se soumettre à un test de dépistage Covid-19. Et observer une « quarantaine », le temps d’obtenir un résultat potentiellement négatif. La France n’est pas seule visée. Sont également dans le collimateur de Berlin les escapades à Bruxelles, sur une partie du littoral de la Croatie ou encore en Espagne, la destination favorite des Allemands. Tout ce qui peut contribuer à éviter une éventuelle deuxième vague est creusé, de même qu’est écarté tout assouplissement des mesures barrières qu’une partie de la population appelait de ses voeux.
Quelques jours après la visite de la chancelière Angela Merkel au président Emmanuel Macron, cette annonce peut paraître brutale. Mme Merkel reçue, on s’en souvient, au fort de Brégançon, dans cette Provence que l’Allemagne met aujourd’hui à l’index. Ou, en tout cas, suggère à ses ressortissants d’éviter soigneusement.
« Injuste et néfaste »
À Nice, Barbara Bona, dont l’hôtel Villa Rivoli offre en plein centre vingt-six chambres de charme, s’inquiète à la fois de la sévérité d’une décision « injuste et néfaste », en raison des conséquences qu’elle pourrait avoir sur le déroulement de l’arrière-saison. Allemande, installée dans le sud depuis de nombreuses années, elle reçoit de nombreux compatriotes. La clientèle germanique, souligne-t-elle, arrive au troisième rang des touristes étrangers, après les Britanniques et les Américains. Touristes étrangers qui, eux-mêmes, représentent les deux tiers de la fréquentation touristique de la ville.
On sait que les chiffres, en France, sont mauvais. Et que la région Sud, si l’on considère la situation globalement, est particulièrement impactée. Mais, observe Barbara Bona, Nice subit un peu la flambée de Marseille, où la pandémie connaît actuellement une évolution préoccupante. Si l’on se réfère aux données de l’Agence régionale de santé, le bilan est un peu plus nuancé. Avantdernière semaine : 68 hospitalisations et 1 admission en réanimation dans les Alpes-Maritimes, contre respectivement 204 et 10 dans les Bouches-du-Rhône. Semaine dernière : taux d’incidence de 97,4 % dans le 06 contre 131,4 % dans le 13. L’étau se resserre légèrement. N’empêche, une mesure indifférenciée gêne l’hôtelière qui insiste sur des écarts encore très sensibles d’un pôle touristique à l’autre. Placer toute la région en rouge ne lui paraît pas raisonnable, elle craint désormais des annulations parmi les visiteurs d’outre-Rhin qui avaient déjà réservé pour septembre, «unmois très important » après un été compliqué. « Les Allemands ont été les premiers touristes étrangers à revenir en nombre dans le sud de la France », glisse Barbara Bona qui a tout mis en oeuvre pour lutter contre la propagation du virus. Organisation du travail, labellisation « Confiance sanitaire » par la ville, respect des préconisations de l’Union des hôteliers, « hygiène irréprochable dans la gestion du buffet » et « implication sans faille d’un personnel qui est avec nous de longue date » : La pilule est amère.