L’étouffante obsession
« On maintient des événements, on en biffe ou restreint d’autres, sans logique apparente. »
Vivement l’hiver ! Que l’on puisse enfin se promener, bosser ou pédaler sans risquer de finir aux urgences pour asphyxie. Loin de moi l’idée de dire que le port du masque est inutile. Je n’en sais rien à vrai dire, tant sont nuancés les avis de ceux qui sont censés maîtriser la question. Sans doute concourt-il à limiter la propagation du virus… Sans doute n’avons-nous d’autre choix que d’en passer par là pour éviter le pire. Mais la surenchère hygiéniste commence à prendre à la gorge et à vider le cerveau. La réalité est étouffante : on ne comprend plus rien à rien au soir d’un été de toutes les contradictions. Du laisser-aller crasse à la dictature sanitaire, on aura ramé à peu près dans tous les sens face à une épidémie traitée à coups de pis-aller. Comment voulez-vous que les Français s’y retrouvent, quand ils voient tout et l’inverse, des stades vides ou quasiment, mais quidams collés-serrés au Puy du Fou ? A la vérité, tout le monde est perdu : vous, moi, les médecins, les élus locaux et le gouvernement, qui ne savent par quel ressort s’extraire du pétrin. Les maires, en particulier, boivent le calice jusqu’à la lie. Beaucoup érigent des mesures drastiques, par conviction ou par peur, avant tout, d’être tenus comptables
d’un foyer. éventuel Le principe
de précaution est
devenu, difficile de les en blâmer, leur seconde nature. Mais dans le même temps, les voilà qui pestent de voir l’économie dévastée, et ils sont les premiers à regretter la fermeté de l’Etat lorsqu’elle s’impose à eux. Le départ du Tour de France est maintenu – et tant mieux ! – mais on ne peut plus faire de vélo sans masque à Nice. On maintient des événements, on en biffe ou restreint d’autres, sans logique apparente. La raideur protectrice ne va pas, non plus, sans tartufferie. Nombre de ceux qui portent le masque le font juste par peur du gendarme, en réutilisant à l’infini, par nécessité pécuniaire, un « chiffon » dépourvu d’efficience. Puisque la logique sanitaire ne peut désormais s’arrêter en si vertueux chemin, il va falloir remettre de la lisibilité, ne serait-ce qu’en instituant la réparer sociaux gratuité donc les des dégâts médicaux, masques économiques pour il importera les collégiens et leur de s’armer cortège et lycéens. de d’avatars patience. Pour Dans son dernier livre, Vivre ! dans un monde imprévisible, le philosophe Frédéric Lenoir rappelle que personnes meurent chaque jour de malnutrition dans le monde, dont gosses, entre autres mortalités sur lesquelles il faudrait agir aussi. « Il y a une obsession sur la Covid, déraisonnable et malsaine », estime-t-il. Doit-on vraiment le bâillonner ?