Covid : « De nombreux cas de faux positif s»
Alors que les joueurs contaminés se multiplient dans le championnat, Jean-Philippe Gilardi, responsable du service médical du Gym, détaille les défaillances possibles dans les tests
L’Olympique de Marseille se réveille ce matin avec 8 cas positifs de Covid dans son effectif. Un fait qui relance la menace autour de la tenue des prochains matchs de Ligue 1. L’OGC Nice n’est pas épargné avec trois cas jusque-là recensés, mais, comme bon nombre de ses confrères, le docteur Jean-Philippe Gilardi souhaite surtout pointer du doigt les défaillances possibles dans le dépistage et la “désinformation” qui peut en découler. Attention aux faux positifs... ou négatifs.
Combien de temps se passe-t-il entre un test et le résultat ?
Nous faisons passer les tests tôt le matin, les résultats nous parviennent dans la soirée, voire dans la nuit.
Quel est le pourcentage de fiabilité d’un test ?
Aujourd’hui, les experts estiment à % le risque de faux négatifs. Ce qui pose le plus de problèmes dans notre domaine, ce sont les nombreux cas de faux positifs que l’on rencontre avec ces tests répétés.
Quelles sont les raisons qui expliquent un faux test positif ?
Les tests recherchent plusieurs traces du virus pour être très sensibles. Parfois des résultats sont douteux car ils détectent des traces incomplètes. C’est pour cette raison qu’il est impératif de recontrôler avant d’établir un diagnostic.
Quelle procédure suivre, alors ?
Si deux résultats de tests sont discordants, il est nécessaire de contrôler heures plus tard, avec un dosage des anticorps pour voir si le patient développe des défenses immunitaires.
Si c’est le cas, ça confirmerait qu’il a bien été en contact avec la maladie. Cette procédure prend du temps et parfois, à tort, les patients sont considérés comme positifs alors que le processus diagnostic n’est pas encore finalisé. C’est exactement ce qu’il se passe actuellement. La plupart des cas recensés sont des cas asymptomatiques. Par essence, on ne les détecte que lors des tests de dépistage. Si un cas est douteux, on est contraint de l’isoler le temps d’aller au bout de la réflexion. Le problème est que dès qu’un joueur est isolé, il est tout de suite considéré positif, à tort puisqu’il n’y a pas encore de résultat consolidé et vérifié. Ainsi on se retrouve avec un joueur annoncé positif dans la presse et en quatorzaine, alors qu’il va reprendre l’entraînement ou jours plus tard... C’était en fait un faux positif.
Procède-t-on toujours à un test sérologique après un PCR positif (test nasal) ?
Oui. L’immunité doit être confirmée par un test sérologique. On fait également des tests de contrôle à tout le monde, mensuellement, pour ne pas passer à côté d’un cas qui n’aurait pas été dépisté. Ce qui serait donc un faux négatif.
Lorsqu’un cas positif est suspecté, comment éviter qu’il ne contamine d’autres coéquipiers ?
La procédure actuelle est de recontrôler jusqu’au e jour après le début des symptômes, s’il en a eu, ou jusqu’à jours après le premier résultat positif. Evidemment, entre les tests, c’est la surveillance clinique qui est primordiale (prise de température, examen clinique quotidien à la recherche de symptômes, etc.).
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On peut lancer le retour dans le groupe si tout est ok après jours”
Comment s’organise la phase de quatorzaine ?
Un isolement à domicile est mis en place pendant huit jours selon le Haut Conseil de santé publique. On effectue une prise en charge du joueur et de tous les accompagnants, avec un bilan des sujets contacts en collaboration avec les brigades Covid de l’assurance maladie et de l’agence régionale de santé. Au bout de jours, la reprise d’une activité individuelle est établie sous certaines conditions : à fréquence cardiaque sous-maximale, sous surveillance avec un encadrement masqué et à distance, et sans croiser ses partenaires. Puis un bilan sanguin et cardiaque est fait pour éliminer tout risque de séquelle liée à l’infection. On peut lancer le retour dans le groupe si tout est ok après jours.