Nice-Matin (Cannes)

Christophe­r Nolan : « Montrer l’émerveille­ment que permet le

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À quel moment avez-vous songé à réaliser un film d’espionnage, avec cette idée d’inversion temporelle ?

Je pensais à certaines images ou effets depuis très longtemps. Par exemple, les gens qui connaissen­t mes précédents films reconnaîtr­ont des éléments comme ces balles qui sortent du mur pour retourner à l’intérieur du revolver… puisque je l’avais déjà fait, de manière métaphoriq­ue dans Memento. La différence est que nous essayons ici de rendre ce concept concret, réel. Je souhaitais aussi depuis six ou sept ans m’approprier les codes du film d’espionnage pour faire participer le public à un voyage articulé autour du temps… en n’oubliant pas de donner envie au public de suivre le Protagonis­te dans ses aventures.

Une volonté aussi d’approfondi­r une réflexion sur la physique et sur le temps ?

Des esprits bien plus grands que le mien ont exploré ces thèmes-là. Je pense, par exemple, à M. C. Escher dont les travaux m’ont beaucoup inspiré sur ce projet… Des éléments visuels comme ces fameux escaliers sans fin me sont rapidement venus à l’esprit. Lorsque j’écris, j’ai tendance à avoir un raisonneme­nt diagrammat­ique. J’essaie, en effet, de tracer les différente­s directions que peut prendre le temps avant de voir comment elles peuvent se

★★ replier les unes sur les autres, interagir entre elles….

Au niveau musical, vous collaborez souvent avec Hans Zimmer, qui n’était pas disponible cette fois. Comment avez-vous travaillé avec Ludwig Göransson ?

La musique doit être cohérente avec le sound-design du film. C’est pourquoi il était nécessaire d’impliquer le compositeu­r Ludwig Göransson très tôt dans le processus aux côtés de Richard King, qui est en charge de la partie sonore. L’idée était de former un ensemble. Ludwig Göransson a su inventer des thèmes qui apportent à la fois de l’excitation mais aussi des informatio­ns aux spectateur­s, tout en inscrivant les musiques dans l’ADN du film. Personnell­ement, lorsque je suis en montage, je n’aime pas piocher des musiques qui ont déjà été utilisées. Non, je préfère essayer et produire quelque chose d’original en gardant en tête que tous les éléments doivent former un ensemble cohérent.

Un film d’espionnage vous a-t-il marqué particuliè­rement ?

Le premier film qui me vient en tête est un James Bond : L’Espion qui m’aimait, avec Roger Moore. Je l’ai d’ailleurs revu récemment avec mes enfants, ce qui m’a rappelé le moment où je l’avais découvert, à  ans avec mon père.

★★★

★★★★

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Navet Médiocre

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