Petit pays : un enfant au milieu de la guerre
D’Eric Barbier (France). Avec JeanPaul Rouve, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina... h . Drame. Notre avis : ★★★ En salles vendredi août.
L’histoire
Dans les années , Gaby (Djibril Vancoppenolle) un petit garçon vit au Burundi avec son père (Jean-Paul Rouve), un entrepreneur français, sa mère rwandaise (Isabelle Kabano) et sa petite soeur (Dayla De Medina). Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu’à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l’innocence de son enfance…
Notre avis
Eric Barbier se spécialiserait-il dans l’adaptation de romans autobiographiques ? En effet, après une décevante Promesse de l’aube autour de Romain Gary, le réalisateur se penche… avec bonheur sur Petit Pays, oeuvre dans laquelle Gaël Faye revient sur son enfance. La mise en scène privilégie le regard de Gaby, véritable double du chanteur-écrivain, qui enfant est témoin d’un monde qui bascule dans le chaos. Pourtant, malgré les pressions, il fait preuve de force, reste fidèle à sa ligne de conduite et refuse de choisir un camp. Ce point de vue permet logiquement de laisser les affrontements en hors-champ. Les coups de feu résonnent en off, mais leur impact est palpable. On ressent le danger, le mal qui peut survenir à chaque instant. Peu à peu, l’étau se resserre sur Gaby dont les convictions vont être mises à mal. Autre atout, dans son souhait d’être fidèle à l’oeuvre originelle, ce biopic prend le temps d’expliquer le conflit pour le faire comprendre à un large public, sans tomber dans la facilité, ni le trop-plein pédagogique. Il ne néglige pas non plus les relations entre les différents personnages. On retient notamment les liens poignants qu’entretient le jeune homme avec son père (interprété par un émouvant Jean-Paul Rouve) et sa soeur. Celle avec sa mère, qui finira par sombrer dans la folie est à l’inverse moins probante. Sublimé par les images du chef opérateur Yves Angelo ce biopic « romancé » où la culture s’avère être une arme pour s’en sortir, dépayse et procure son lot d’émotions tout en se montrant intelligent dans sa narration. Une belle réussite qui permet au passage de découvrir dans le rôle-titre Djibril Vancoppenolle qui s’impose comme une véritable révélation et dont on reparlera sans doute à l’avenir.