Prison à vie pour le tueur des mosquées de Christchurch
Le tueur des mosquées de Christchurch (Nouvelle-Zélande), Brenton Tarrant, a été condamné (1) hier à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle. La Première ministre, Jacinda Ardern, a aussitôt réagi, lui souhaitant une vie de « silence total et absolu ». « J’espère que c’est la dernière fois que nous avons à entendre ou à prononcer le nom du terroriste », a-t-elle ajouté. La foule de musulmans et non-musulmans rassemblée devant le tribunal a de son côté laissé éclater sa joie. « C’est la justice que nous espérions », s’est félicité Gamal Fouda, imam de la mosquée al-Nour, un des lieux de culte où le carnage a eu lieu.
« Une idéologie raciste bien ancrée »
À l’issue des quatre jours d’audience, le juge Cameron Mander a souligné que derrière l’idéologie « tordue » de cet « homme mauvais » et « inhumain », se cachait une « profonde haine » qui l’a conduit à s’en prendre à des hommes, des femmes et des enfants sans défense. «Vos crimes sont si cruels que même si vous êtes détenu jusqu’à votre mort, cela ne satisfera pas les besoins de sanctions », a-t-il affirmé lors de l’énoncé de cette peine, d’une sévérité sans précédent dans l’histoire du pays. Le magistrat a solennellement lu les noms des personnes assassinées au cours de ce carnage et raconté en détail la manière dont M. Tarrant a exécuté avec sangfroid les blessés, ignorant leurs appels à la pitié. « L’infraction était motivée par une idéologie raciste et xénophobe bien ancrée [...]. Il est clairement le pire meurtrier qu’ait connu la Nouvelle-Zélande », a lancé de son côté le procureur Mark Zarifeh.
1. Le 15 mars 2019, ce suprémaciste blanc australien avait abattu avec sang-froid, en vingt minutes, 51 fidèles au cours de la prière du vendredi, dans deux mosquées de Christchurch. Ce carnage avait suscité une immense vague d’indignation planétaire.