Nice-Matin (Cannes)

« Supplément d’âme »

- Photos : Sébastien Botella, Cyril Dodergny, Epa/Maxppp et AFP

Comment avez-vous vécu le fait que le Gouverneme­nt retoque la demande de l’UCI de ne concerner que les coureurs sur les deux cas positifs à la Covid- avant une exclusion de la course ?

On a travaillé dans l’urgence à cause du faux positif au Grand-Prix de Plouay du mardi (un membre de Bora qui ne devait pas faire le Tour, NDLR). La cellule interminis­térielle de crise nous rappelle juste une chose simple, le contrat passé avec nous c’est deux positifs sur trente membres d’une équipe, point. Il n’y a strictemen­t rien à dire. Quand on a appelé les managers dans la foulée, ils ont pris acte. C’est dans l’intérêt commun.

Les équipes sont-elles effrayées avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête ?

C’est la règle… C’est une responsabi­lité individuel­le et collective. Faites très attention. Pour vous protéger et protéger les autres. On a conscience que ça peut avoir des conséquenc­es sportives.

L’autre grande interrogat­ion de ce Tour et de ses restrictio­ns sanitaires était de savoir si la foule allait être présente sur la route.

On a eu la réponse de la force du Tour. Et ça m’impression­ne toujours.  % de gens avec des masques et des sourires que l’on devine même sous les masques. Des gamins, des fanions, des villages décorés, des pancartes, des décoration­s, des drapeaux. J’ai vu trois personnes courir à côté des coureurs sur le weekend, soit  personnes courir sur  kilomètres. En général sur une étape normale, on voit ça sur  mètres (rires). La préfecture a fait un super boulot au niveau des précaution­s. On a vu des gens montrer leur attachemen­t au Tour. Le public qui te dit « Ok, on n’est pas là au départ et à l’arrivée mais sur la route on s’installe et on montre notre amour sur le reste du parcours », Julian Alaphilipp­e, les audiences, les Unes de journaux… Qu’est-ce que le Tour est fort. Je partais dans l’inconnu, je ne savais pas dans quelles proportion­s les gens allaient être là. Les gens sont venus nous dire merci. On me le dit souvent sur le Tour mais là, c’est particulie­r. Le Tour est fort, quoi. Depuis le mois de mars, je vois la force de l’épreuve comme dans un miroir. , millions en volume sur le premier dimanche. C’est la plus grosse audience depuis .  ans. Je n’aurais pas imaginé ça et pourtant je suis un dingue des audiences. Merci Nice ! Tu ne fais pas ce parcours-là si ça ne part pas de Nice.

Julian Alaphilipp­e en jaune, c’est la meilleure carte de visite pour ce Grand Départ.

Il fait du bien, ça, c’est sûr… Et ça se voit. Quand on voit les audiences et toutes les Unes de PQR (il nous les montre sur son téléphone), on a compris. Tout ce qui est proche des gens est très important pour nous. Partout en France, Julian est à la Une. C’est saisissant.

C’est le Tour ou c’est lui ?

C’est le Tour. Et c’est lui. Il a un vrai supplément d’âme. On a toutes les émotions avec lui. Il est là quand on l’attend. Quand on ne l’attend pas aussi. Il y va : pan, pan, pan. Et puis toutes les émotions de sa vie hors cyclisme. C’est très fort.

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