Nice-Matin (Cannes)

Textos...

Chaque semaine, nous vous contons un village à travers un pan de son histoire. Zoom sur le général François Mireur, le premier à chanter en 1792

- JACKIE DIEREN

Rien ne laissait prévoir un destin prestigieu­x à cet enfant né le 9 février 1770 dans ce petit village loin des grandes batailles. Le jeune François Mireur est le fils de Pierre Mireur, maire d’Escragnoll­es, premier consul à cette époque, et de Suzanne, qui verra un jour l’Empereur Napoléon frapper à sa porte. Après une enfance passée au village, à 19 ans, en 1789, le jeune Escragnoll­ois choisit de quitter le village pour entrer à la faculté de médecine de Montpellie­r.

Docteur à  ans

Il devient docteur à 22 ans. C’est ce qu’il voulait, mais il ne pratique pas longtemps, l’époque est tourmentée et il préfère s’engager comme volontaire dans le bataillon des Marseillai­s en partance pour Paris. Nous sommes le 20 juin 1792.

Il est reçu le lendemain au club des jacobins de Marseille, dont il fait partie depuis deux ans. Le 22 juin, au cours du repas donné en son honneur, il chante pour la première fois le Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin, composé par Rouget de Lisle.

La force de sa voix, les paroles fortes touchent les esprits et ce chant est adopté par les volontaire­s marseillai­s en marche vers Paris. Ce chant deviendra La Marseillai­se. Écrit par Claude-Joseph Rouget de Lisle, capitaine du génie en garnison à Strasbourg, comment est-il arrivé dans les mains du capitaine François Mireur ?

Les documental­istes de l’Assemblée nationale l’expliquent : «Un exemplaire dédié à l’armée du Rhin parvient à Montpellie­r entre les mains de François Mireur récemment inscrit sur la liste des volontaire­s du bataillon de l’Hérault. Mireur gagne Marseille avec son unité. À la fin d’un banquet offert aux délégués par le Club des amis de la Constituti­on, il interprète le chant. Deux journalist­es, Alexandre Ricord et Micoulin, après avoir demandé des copies du chant écrit par Rouget de Lisle, décident de le publier. »

En route pour Paris les bataillons de fédérés marseillai­s commandés par Barbaroux se mettent à entonner le chant volant de clocher en clocher. À Paris, François Mireur commence une vie de grand soldat, il est sur de nombreux fronts : Argonne, Valmy, Belgique, Hollande. Officier, il est chef de l’état-major de Bernadotte et avec lui part en Italie, prend une part glorieuse au passage du Tagliament­o, à la prise de Gradisca, Trieste.

Napoléon rend visite à sa mère après son décès

Il se distingue par sa bravoure dans l’Armée d’Italie et est fait général, grade qu’il aurait refusé par deux fois. Bonaparte l’affecte à l’armée de Rome, au commandeme­nt de la cavalerie de l’avant-garde de l’armée d’Orient. La campagne d’Égypte lui est fatale, il meurt le 21 juillet 1798 dans une embuscade à Damanhour. Il a 28 ans et était promis à un grand avenir. Dix-sept ans plus tard, après d’autres batailles, de victoires en défaites, celui qui est passé de Bonaparte à Napoléon, puis à empereur déchu, remonte à Paris en empruntant une route improbable, difficile, et qui passe par Escragnoll­es. L’empereur n’a pas oublié la mort ✑ S’y rendre

À Grasse, prendre la route Napoléon, la RD . Passé Saint-Vallier-de-Thiey, il reste  km à parcourir pour arriver à Escragnoll­es.

✑ S’y garer

Grand parking gratuit en arrivant sur la commune à la Colette, e sortie du rond-point. Au village les places sont rares. Sous le village à Saint-Pons, grand parking gratuit avec petit chemin piétonnier qui grimpe vers la place Mireur.

✑ S’y restaurer

Le restaurant La Colette, à l’entrée du village en venant de Grasse : excellent et copieux. Pour une petite faim, L’épicerie aux produits locaux, ..... et à côté, la boulangeri­e Les douceurs d’Escragnoll­es, .....

✑ Y dormir

Sur la route Napoléon, Lodge du Berlandou, chambres d’hôtes et hébergemen­ts insolites pour un séjour en pleine nature :

.....

de son jeune général. Au cours d’une halte à l’église du village, il apprend par l’abbé Chiris que la mère de son général, mort près de lui en Égypte, vit quatre maisons plus loin, Napoléon demande à la rencontrer. Elle a 83 ans.

Il la réconforte par des paroles et lui glisse quelques pièces d’or dans la main avant de poursuivre son chemin. Cela s’est passé au coeur du village, un endroit qui porte à présent le nom de Place François Mireur.

GRASSE

 ??  ??
 ?? (Photo J.D.) ?? Fresque de Gérard Buisson-Grimbert.
(Photo J.D.) Fresque de Gérard Buisson-Grimbert.

Newspapers in French

Newspapers from France