Nice-Matin (Cannes)

Elle recycle les filets de pêche en maillot

À 25 ans, Marie Joncheray a créé sa marque de maillots, fabriqués à partir de filets de pêche

- FLORINE AMENTA

Elle a fait le grand saut. La tête la première, Marie Joncheray s’est lancée dans la vie active, en créant sa propre entreprise : Ahuraniswi­m. Une marque de maillots de bain éco responsabl­es, vendus sur Internet, dont le design est conçu à Antibes, sa ville natale. Une première pour la cité. Pour l’ambitieuse jeune fille de 25 ans, c’était comme une évidence. Elle se remémore : « Dès que j’ai su marcher, on m’a mis sur des skis nautiques, j’ai toujours voulu faire un travail en rapport avec la mer. » Filleule de la gérante du club de ski nautique d’Antibes, l’appel de la grande bleue ne l’a jamais lâché. Telle « Ahurani, la déesse de l’eau dans la mythologie perse », Marie Joncheray est une fille de la mer. C’est d’ailleurs de là que lui est venu le nom de sa marque. À l’image de tout le reste, mis en forme et imaginé par ses soins. « Je pose avec mes maillots pour en faire la promotion, je n’ai pas le budget pour engager des mannequins et c’est aussi moi qui aie fait le site Internet », sourit la jeune créatrice.

L’inspiratio­n des voyages

L’idée de la marque, elle lui est venue d’un stage, en tant qu’assistante styliste au sein de la marque de maillots, Billabong. Un job dans le Sud-Ouest qu’elle a obtenu durant son cursus de bachelor en fashion design. Puis, il y a eu les Fashions week que la Franco-Iranienne a vécues, à Paris. Mais ça, ça ne lui a pas plu, « le monde du luxe ne me correspond­ait pas, et la plage me manquait. » Alors, la jeune créatrice s’est lancé un nouveau défi. « Je suis en dernière année de master en management. En parallèle, j’ai créé Ahuraniswi­m. » Plus qu’une simple marque, « je voulais que tout cela ait un sens », une portée écologique. « Tous mes maillots de bain sont créés dans une entreprise qui récupère les filets de pêche pour les transforme­r en fil de nylon. Au final, la matière, l’éconyl, permet la création des maillots dont le design est dessiné par moi-même à Antibes. » Seul bémol ? La manufactur­e est à Bali. « Bien sûr que je voudrais avoir une entreprise européenne assure la jeune femme. Mais il faudrait que je produise une quantité beaucoup plus importante pour que ça rentre dans mes prix. Et je ne peux pas me permettre… Pour lancer la marque, je ne dois pas trop fabriquer. Mais j’ai démarché l’entreprise indonésien­ne en m’y rendant, pour vérifier qu’elle respecte le critère de l’écologie et du bien-être des employés. » Gérée par un Australien, la compagnie « reçoit la matière de l’entreprise Éconyl et créer en suivant les dessins que j’envoie. » Puis un pourcentag­e des revenus de l’entreprise est reversé à une associatio­n locale. Au-delà, de ses voyages en Indonésie, Marie Joncheray s’est aussi aventurée au Népal, où elle a été bénévole dans une école. « Cette expérience, que je réitère le plus souvent, a beaucoup changé ma manière de percevoir les choses. Que ce soit dans la façon de vivre, de consommer, et au niveau environnem­ental aussi. » L’impact de ses périples à travers le monde est aussi visible dans ses créations et le style qu’elle leur donne. « J’ai fait beaucoup de surf. Donc je voulais des maillots confortabl­es pour faire tous types de sports nautiques mais aussi beaux pour simplement bronzer sur la plage. » Dans des coloris « vintage, au style Hawaï des années soixantedi­x », les modèles sont « ajustables et proposés du XS au XL. » Et pour les prix, Marie Joncheray tenait à ce que ses « produits soient accessible­s à tous les jeunes. Au même titre que les maillots comme Roxy ou Billabong. » L’Antiboise a donc réussi à s’aligner sur les prix du marché. Sa prochaine étape : la boutique en plein coeur de la cité des Remparts. « Avec la pandémie tout a pris du retard mais si ma première collection fonctionne bien j’espère un jour ouvrir mon propre magasin à Antibes. » Pour l’instant, tous ses produits sont disponible­s sur le site qu’elle s’est créé elle-même. « Je fais tout par envoi de colis mais pour les personnes qui habitent vers Antibes, j’ai mis en place une boîte en bas de chez moi pour qu’ils puissent récupérer leurs achats. »

Pour découvrir ses créations, Marie tiendra un stand à l’occasion des Voiles d’Antibes du 16 au 20 septembre au port Vauban.

Instagram : @ahuraniswi­m ou sur www.ahuraniswi­m.com

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(Photo Sébastien Botella) Dans un style vintage et sportif, les maillots écolos, sont proposés au prix du marché.
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