Les réactions

● Marcel Amont : « Nous étions très proches depuis si longtemps »

Ils se connaissaient bien et n’avaient que deux ans de différence. Le célèbre chanteur Marcel Amont,  ans, était totalement bouleversé hier soir lorsque nous l’avons joint au téléphone pour évoquer la mémoire de son amie Annie Cordy.

« J’étais en train de regarder l’émission d’Yves Calvi sur CNews lorsque soudain la nouvelle de la mort d’Annie est apparue sur un bandeau. Un coup de tonnerre ! Là, j’en ai eu la chique coupée. Vous savez, nous étions très amis et donc très proches depuis si longtemps. On se téléphonait très souvent pour prendre des nouvelles et très longuement. On est arrivés à Paris au début des années . Elle venant de Bruxelles, et moi de Bordeaux. Évidemment, on a partagé tellement de choses en commun depuis cette époque. Et il n’y a pas très longtemps, on a fait la tournée Âge tendre .Ilfaut dire que nos styles se rapprochaient énormément. C’était le music-hall à l’ancienne. C’était la fantaisie. Celui qui danse, qui mime des scènes, qui cherche des thèmes pour faire sourire les gens. Elle a eu la chance de faire une carrière très remarquée au cinéma. Annie s’est révélée de manière incroyable dans Le Passager de la pluie de René Clément (sorti en janvier ) aux côtés de Marlène Jobert, Charles Bronson et Jill Ireland (l’épouse à la ville de l’acteur américain). Je pense aussi beaucoup à Mimi, sa nièce qui était complètement avec elle, en quelque sorte sa secrétaire permanente en tournée et chez elle à Vallauris. »

● Fabien Onteniente : « Elle avait une énergie incroyable et une intensité extraordinaire »

Fabien Onteniente, le réalisateur de la saga Camping, a dirigé Annie Cordy dans Disco (2008), une comédie avec Franck Dubosc, Gérard Depardieu (avec lequel elle avait de nombreuses scènes) et Emmanuelle. La chanteuse-actrice y interprétait Madame Graindorge. Très ému, le metteur en scène se souvient de leur tournage au Havre.

« C’est une chanteuse majeure et une formidable artiste qui vient de partir. Nous cherchions une maman à Franck Dubosc pour les besoins de Disco. Et comme justement on venait de faire Camping (2006), nous voulions avoir une actrice avec un pouvoir dramatique très fort. Franck a pensé alors à Annie Cordy pour camper Madame Graindorge. J’étais totalement d’accord avec lui. Elle était heureuse sur le plateau. Parfois, elle a eu des petits coups de pompe sur le tournage, mais elle avait une énergie incroyable et une intensité extraordinaire. Surtout ne pas montrer qui pouvait la chagriner. C’est la politesse, la pudeur des grandes actrices. Beaucoup d’humour.

Elle appliquait la formule de Beaumarchais : “Jeme presse de rire de tout, de peur d’être obligée d’en pleurer.” » Mais sous l’apparence gaieté de Tata Yoyo, il y avait un personnage plus triste et plus mélancolique. « Annie, c’est une femme qui a bataillé toute sa vie. L’égal de Carlos que j’adorais. Ado, je me souviens qu’on la voyait partout à la télévision notamment chez les Carpentier. Elle mettait des plumes en veux-tu, en voilà. Je regardais ça avec des yeux d’enfant, on était dans un monde merveilleux. C’était vraiment Nini la chance, un de ses tubes. Elle chantait le fameux « Ça ira mieux demain ».

En attendant, c’est nous qui la pleurons maintenant. »