Nice-Matin (Cannes)

Dans l’objectif de son assistant, le Niçois Félicien Tordo

- LAURE BRUYAS lbruyas@nicematin.fr

Tout a commencé par une place de spectacle offerte. C’est comme ça que Félicien Tordo, qui tenait un petit studio photo dans le quartier Saint-Roch à Nice, est allé voir la comédie musicale Hello, Dolly ! à l’opéra de Nice. A l’entracte, un peu timide, un peu emprunté, hésitant, il a poussé la porte de la loge d’Annie Cordy pour la féliciter. Elle l’a reçu simplement, chaleureus­ement, comme elle était. Alors Félicien Tordo s’est enhardi et lui a demandé si elle voulait bien venir à sa boutique pour un portrait. Annie Cordy avait trop à faire, pressée, débordée, mais elle cherchait un photograph­e pour réaliser un reportage pour un journal belge. Ni une ni deux, le photograph­e niçois s’est proposé. Il en a profité pour faire le portrait tant désiré. La photo est devenue la pochette du disque La Bonne du Curé et Félicien Tordo le photograph­e officiel d’Annie Cordy pendant les années 1970-1980. Durant

Voici le fameux portrait que Félicien Tordo a réalisé en 

« sans aucune arrière-pensée ni projet » et qui devenu la pochette du disque La Bonne du curé. une quinzaine d’années, il a capté le visage, les expression­s, le regard de la star, blonde, casque d’or ultra-brushée, loufoque, mutine, rigolote. Il a réalisé des dizaines de pochettes. Son album fait entrer Annie Cordy dans la postérité. Au lendemain de la mort de celle qui a tant compté pour lui, Félicien Tordo, 85 ans, partage avec les lecteurs de Nice-Matin quelques-uns de ses clichés et de ses souvenirs.

« Cette photo a été prise pour illustrer la chanson La Coupe à Ratcha dans laquelle Annie Cordy avait les cheveux qui tournaient. Le problème, s’amuse, des années après, Félicien Tordo, c’est que quand elle est venue au studio, elle n’avait pas sa coiffe. Du coup, je suis allé chez les perruquièr­es à côté des Galeries Lafayette acheter un postiche que j’ai fait teindre chez la coiffeuse de ma femme et que j’ai bricolé. La perruque tournait grâce à une chignole que mon fils déclenchai­t en enlevant et retirant la prise. Pendant la séance photo tout s’est bien passé. Mais le lendemain quand j’ai branché la prise, la perruque s’est collée au plafond du studio… » C’est ce qu’on appelle une réussite à un cheveu…

 ??  ?? Annie Cordy et Félicien Tordo en  au palais de Carnolès à Menton. « J’avais monté une exposition avec  portraits couleur d’Annie Cordy et quelques clichés de Luis Mariano. Elle m’a fait la surprise de venir me voir. Elle avait les larmes aux yeux. Cette photo a été prise par mon épouse », se souvient Félicien Tordo, très attristé par la disparitio­n de celle qui a tant compté pour lui. « J’ai une immense pensée pour Michèle, sa nièce, celle qui a toujours été dans l’ombre ». (Photo Monique Tordo)
Annie Cordy et Félicien Tordo en  au palais de Carnolès à Menton. « J’avais monté une exposition avec  portraits couleur d’Annie Cordy et quelques clichés de Luis Mariano. Elle m’a fait la surprise de venir me voir. Elle avait les larmes aux yeux. Cette photo a été prise par mon épouse », se souvient Félicien Tordo, très attristé par la disparitio­n de celle qui a tant compté pour lui. « J’ai une immense pensée pour Michèle, sa nièce, celle qui a toujours été dans l’ombre ». (Photo Monique Tordo)
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