Nice-Matin (Cannes)

Alzheimer : l’amnésie pas systématiq­ue

-

Une étude conduite par le chercheur Inserm Maxime Bertoux et son équipe menée par la professeur­e Florence Pasquier au laboratoir­e « Lille Neuroscien­ce et Cognition » (Inserm/CHU de Lille/Université de Lille) vient de jeter un pavé dans la mare des certitudes de ceux qui associent systématiq­uement la maladie d’Alzheimer à la perte de mémoire (1). Ces travaux, en s’appuyant sur un diagnostic neuropatho­logique réalisé post-mortem chez plusieurs patients, démontrent en effet que l’amnésie, bien que communémen­t considérée comme le symptôme le plus évocateur, n’est pourtant pas systématiq­ue chez tous les patients en début de maladie. En outre, ces troubles de la mémoire peuvent se manifester chez des patients atteints d’autres pathologie­s neurodégén­ératives, comme la dégénéresc­ence frontotemp­orale, la maladie à corps de Lewy, ou encore de Creutzfeld­t-Jakob. Des pathologie­s dont le pronostic, l’évolution et les thérapeuti­ques ne sont pas les mêmes que pour la maladie d’Alzheimer.

Chez ces patients, une prise en charge spécifique de pathologie Alzheimer peut être délétère. Considérée aujourd’hui comme le symptôme le plus fréquent et le plus précoce de la maladie d’Alzheimer, l’amnésie est systématiq­uement évaluée chez les patients pour lesquelles la pathologie est suspectée. Fréquemmen­t

diagnostiq­uée en premier lieu chez les patients âgés présentant des troubles de mémoire, elle est écartée rapidement dans le cas contraire.

Cette découverte invite à redéfinir la manière dont cette maladie est diagnostiq­uée aujourd’hui.

1. Les résultats ont été publiés dans la revue Neurobiolo­gy of Aging

Newspapers in French

Newspapers from France