Conséquents

Parce qu’elles n’ont pas eu le courage, au début de la crise, de dire que la France manquait de masques, et qu’il fallait dès lors les réserver aux soignants, les instances dirigeantes ont avancé qu’ils n’étaient pas utiles. Aujourd’hui que les stocks débordent, ils invitent à ne plus les quitter. Parce que les tests ont tant manqué alors que le coronavirus accomplissait son macabre dessein dans les Ehpad, ces mêmes instances s’enorgueillissent de battre actuellement tous les records en termes de dépistage. Sans se préoccuper réellement des conséquences pyscho-socio-économiques des millions de cas positifs que ces tests massifs vont nécessairement charrier, à présent que le coronavirus s’est enraciné. Et c’est ainsi qu’un problème sanitaire – et non une guerre, cher président – est en train de plonger une société dans le chaos. A la peur, s’ajoute aujourd’hui l’incompréhension : abreuvée de messages confus, la population est amenée à se diviser entre les pour et les contre. Comme si c’était aussi simple. Comme si nos intérêts n’étaient pas communs. Concentrons-nous un instant sur les faits. La Covid n’est pas une maladie grave et on sait de mieux en mieux soigner ses formes sévères. Porter un masque, réaliser un test PCR n’a qu’un seul but : protéger de la contamination les plus fragiles, nos aînés en tête. S’ils le souhaitent. Laissons les exercer leur libre arbitre. Et surtout, pensons à l’avenir : l’avenir des jeunes, fauché par cette crise. L’avenir de toutes ces entreprises mises en péril par la crise. L’avenir de tous ces salariés dont l’emploi est menacé. L’avenir de notre système de santé, plombé par des dépenses abyssales. Etc. La Covid- n’est pas – seulement – un problème sanitaire. Soyons plus conséquents que ceux qui nous dirigent et qui se prennent les pieds dans le tapis de leurs erreurs. Ou de leur approche volontairement simpliste. Voire clientéliste.