Nice-Matin (Cannes)

« Les criquets m’inspirent »

DJ et producteur, l’arrière-petit-fils de Pablo Picasso a passé son été à Cannes dans la villa La Californie, une demeure familiale propice à la création et à l’élaboratio­n de nouveaux shows.

- PROPOS RECUEILLIS PAR SILANA PENO-MAZZARINO spenomazza­rino@nicematin.fr

Fils de Marina Picasso, adopté à HôChi-Minh-Ville au Vietnam, Florian Picasso partage, depuis tout petit, sa vie entre Genève et Cannes. «Jevisen Suisse mais je suis très attaché à la région, j’y ai encore beaucoup d’amis et je me sens vraiment à la maison ici. » Ici, c’est à la villa La Californie, mythique demeure cannoise où Pablo Picasso résidait au milieu du XXe siècle. Là où le trentenair­e, simple et posé, nous reçoit pour parler de ses projets, sa musique. Voilà dix ans maintenant qu’il s’est lancé en tant que DJ et producteur, il a notamment collaboré avec Laidback Luke, Steve Aoki, Martin Garrix ou encore avec la chanteuse américaine Ally Brooke et le rappeur Gashi pour son single Like You Do sorti, en avril dernier, sur le label Universal Music. Aujourd’hui, faute de pouvoir se produire sur scène en festival ou en club, il profite de cette période particuliè­re pour réfléchir à de nouveaux shows plus complets.

Quand avez-vous commencé à faire de la musique ?

J’ai commencé à l’âge de  ans. Adolescent, je me cherchais un peu. Je regardais des clips, je voyais que le DJ était au centre de l’attention, bien entouré... c’est ça qui m’a donné envie. Mais ça n’a pas été une passion tout de suite, c’est en apprenant que je me suis épris de la culture DJ. Puis, à  ans, j’ai décidé d’en faire ma profession.

Hériter d’un patronyme aussi célèbre, est-ce que ça aide dans le monde de la musique ?

C’est à double tranchant. Ça aide dans le sens où c’est un nom qui fascine cependant beaucoup ne font pas le lien familial car je suis adopté.

Le tapis rouge ne m’a pas du tout été déroulé. Quand j’allais taper à la porte des maisons de disques, il est arrivé que je ne sois pas pris au sérieux, que l’on pense que je traversais une « phase » de gosse de riche.

L’oeuvre de votre arrière-grand-père vous inspire-t-elle ?

Ce qui m’inspire, c’est plutôt sa façon de créer. Je n’ai pas trouvé de fil conducteur qui pourrait faire le pont entre ses peintures et ma musique.

On est vraiment deux êtres différents. Je respecte beaucoup l’artiste mais pas l’humain. Il négligeait beaucoup ses enfants et ses petits-enfants.

Il y avait un gros contraste entre le génie et l’homme.

Cette année, vous avez sorti trois singles aux univers très variés,

() sur trois labels différents. Comment définiriez-vous votre style musical ?

Éclectique. Hybride. Pour faire un petit parallèle avec Picasso, j’aime dire qu’il a traversé plusieurs périodes artistique­s et que je compte faire pareil.

Vous avez l’habitude de vous produire dans des gros festivals comme Tomorrowla­nd en Belgique, de tourner en Asie... comment vivez-vous cet été particulie­r ?

Ça me permet de me creuser les méninges, de réfléchir à des shows avec des concepts plus poussés.

À l’image de la performanc­e que j’ai réalisée dans cette villa [lire encadré, ndlr], je prépare un concert solo [qui devrait avoir lieu en fin d’année, à Paris, ndlr] avec Live Nation, une société d’événementi­el. Ce que j’aime dans ce projet, c’est qu’on travaille sur la production de A à Z. Artistique­ment, c’est très intéressan­t de pouvoir jouer avec des visuels. Quand on joue en festival, la scène est déjà prête. On est qu’à  % de ce qu’on peut représente­r.

Avez-vous des projets en préparatio­n ?

J’ai travaillé, à Los Angeles, avec des paroliers et des musiciens moins accès musique électroniq­ue, plus pop. Le fait qu’il y ait des paroles ça me permet de plus m’exprimer artistique­ment. Nous avons retardé la sortie de ces nouveaux singles mais ils devraient voir le jour bientôt.

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Le tapis rouge ne m’a pas du tout été déroulé”

Qu’aimez-vous faire à Cannes ?

Je fais beaucoup de soirées dans le cadre du DJing alors, quand je viens ici, j’aime prendre du repos, aller sur les îles de Lérins et écouter les criquets qui m’inspirent ! (rires) Mais je travaille aussi, mon principal studio d’enregistre­ment se trouve dans la villa.

Cet été, le temps d’une soirée, Florian Picasso a donné un tout autre visage à la villa La Californie. Le jeune homme, logé sur le balcon au deuxième étage de la demeure, est resté une heure trente derrière ses platines pour livrer un set électroniq­ue accompagné d’un mapping vidéo, d’un light show et d’effets pyrotechni­ques. « À la base, cet événement devait avoir lieu à Paris pendant la Fashion Week mais à cause de la crise sanitaire cela n’a pas pu se faire. » Le projet à donc était transféré dans cette villa historique, où Pablo Picasso peignait ses toiles il y a un plus d’un demisiècle. « Finalement, c’était une belle façon de rendre un hommage moderne à l’artiste et à cette demeure. Je voulais qu’on la voie sous un autre angle. »

Voir la performanc­e sur www.facebook.com/florianpic­asso /videos/5827371756­64879

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