Week-end agité dans le quartier de Ranguin
Feux de poubelles, voiture de police municipale incendiée, nuisances. Si la situation est « sous contrôle », les syndicats et le maire réclament des effectifs de police nationale supplémentaires
Tirs de mortier d’artifice, feux de poubelles, forces de l’ordre caillassées et véhicule de la police municipale incendié... Les violences urbaines ont rythmé le week-end à Ranguin. Vendredi soir, la police était appelée par des riverains excédés par des déflagrations. Grâce aux caméras de vidéosurveillance, les policiers municipaux ont très vite repéré un jeune du quartier, mortier en main, s’engouffrant dans un véhicule. Contrôlé peu après, le conducteur, sans permis, était interpellé – après avoir tenté une périlleuse marche arrière pour prendre la fuite – avec dans son coffre... les fameux mortiers. Placé en garde à vue, il a rapidement été libéré avec une convocation. Un peu plus tard dans la soirée, forces de l’ordre et pompiers étaient à nouveau sollicités pour deux feux de poubelles dans le quartier. Rebelote dans la nuit de samedi à dimanche : un véhicule de la police municipale a cette fois-ci été incendié.
« Il manque au moins douze policiers nationaux à Cannes »
Excédés par la situation, les représentants du syndicat Unité SGP Police 06 ont dès samedi alarmé les autorités sur ce « guet-apens tendu aux représentants de l’ordre et aux soldats du feu. Depuis 12 mois, les fonctionnaires de police interviennent de manière récurrente à Cannes, notamment sur ce quartier, pour faire cesser ces exactions insupportables », martèle le syndicat qui réclame un reclassement du département en zone difficile : « Nice l’a été, c’est une première victoire mais il faut maintenant l’étendre à l’intégralité des circonscriptions des Alpes-Maritimes. »
Si la situation semble tendue ces derniers jours au sein du quartier, « on est très loin de la zone de non droit. Il y a effectivement des problèmes récurrents de trafic de stupéfiants et de nuisances (bruits, provocations...), comme à République, au Riou ou à la Frayère, mais la situation est sous contrôle », rassure le maire David Lisnard.
Pour l’élu, des renforts de police nationale régleraient rapidement le problème, la police municipale n’ayant pas d’autorité judiciaire. « Il manque au moins douze policiers nationaux à Cannes par rapport aux effectifs moyens standards », argumente l’élu qui rappelle qu’un GLTD (Groupe local de traitement de la délinquance) a été mis en place par la procureur au sein du quartier.
« Concrètement, ce dispositif permet entre autres, sous l’autorité du parquet, de coordonner les actions policières et d’avoir un traitement judiciaire plus rapide. C’est une demande que j’avais faite depuis plusieurs années. »
Insuffisant toutefois pour ramener la quiétude à Ranguin.
« On manque structurellement de présence de police nationale la nuit. Les habitants du quartier ont droit à la tranquillité. Je ne lâcherai pas ce combat. Quand il y a des problèmes, on essaye de les régler et d’obtenir des moyens de l’État. Aujourd’hui, il y a une carence. »