Nice-Matin (Cannes)

Roglic, leader patient

Le favori de la Grande Boucle, Primoz Roglic (Jumbo), a pris les commandes hier. Reste que son style interpelle : il n’attaque pas alors qu’il semble le plus fort

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En prenant la deuxième place de l’étape hier, Primoz Roglic a dérobé le Maillot Jaune à Adam Yates. Et en empochant des bonificati­ons, il a ce matin 21 secondes d’avance sur le Colombien Egan Bernal, vainqueur sortant, qui lui a tenu tête dans Marie-Blanque, la dernière ascension du jour. Les Français Guillaume Martin et Romain Bardet suivent à 28 et 30 secondes du nouveau leader de la course. « Quand on est coureur profession­nel, on rêve de porter ce Maillot Jaune, a commenté le Slovène, hier à l’arrivée et sans effusion de joie. L’équipe a fait un super travail tout au long de la journée, on s’est organisé pour jouer la victoire. Finalement, c’est Tadej (Pogacar, NDLR) qui l’emporte mais c’est une très bonne journée. »

« Pogacar est peutêtre l’adversaire le plus dangereux »

Cette prise de pouvoir confirme que l’ancien sauteur à ski est l’homme en forme après cette première semaine de course. Pour autant, son attitude pose question. Le leader de Jumbo refuse, pour l’instant, de matérialis­er sa supériorit­é en montagne en attaquant franchemen­t ses principaux concurrent­s. Il a bien gagné à Orcières mardi dernier, mais ce n’était qu’au bout d’un sprint. S’il fait rouler son équipe, comme hier à l’orée du col de Marie- Blanque, le vainqueur du Tour d’Espagne 2019 se montre globalemen­t attentiste. Un comporteme­nt qui pourrait lui coûter cher si l’adversité prend de l’épaisseur dans les prochains jours. Il risquerait de regretter des écarts qu’il n’a pas su ou voulu creuser. Hier, Bernal a indiqué qu’il avait encore « passé une bonne journée » et que ses sensations avaient été « meilleures que la veille ». Il y a un an, personne n’a oublié que l’enfant de Zapaquira avait ficelé sa victoire finale durant la troisième semaine de course. « Ce n’est que le début du Tour. Ça va être encore long jusqu’à Paris. Il faut être patient. Chaque jour, des leaders passent par la fenêtre. La suite ne sera donc pas très différente de ce qu’on a fait depuis le départ », a rétorqué Roglic concernant sa tactique ennuyeuse.

« Bernal le plus dangereux ? Actuelleme­nt, c’est peut-être Pogacar qui est le plus fort. Aujourd’hui (hier, NDLR), personne n’a été plus rapide que lui », a ajouté le trentenair­e, au sujet de son cadet (21 ans), époustoufl­ant pour s’adjuger l’étape.

« Je suis venu pour le classement général », a confirmé le vainqueur du jour, membre de l’équipe UAE Emirates et troisième de la dernière Vuelta. Avant de lancer en guise d’avertissem­ent : « J’ai perdu du temps mais cela ne veut pas dire grand-chose. Il y aura des écarts plus importants dans les deux semaines à venir. »

Roglic et consorts sont prévenus.

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Primoz Roglic n’avait encore jamais endossé le Maillot Jaune sur le Tour qu’il a découvert en . (Photos AFP)

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