Pinot, une histoire à réécrire
La nouvelle faillite de Thibaut Pinot, samedi dans les Pyrénées, sonne comme une nouvelle occasion manquée, à ans passés, et ouvre sans doute un nouveau chapitre à écrire pour lui dans le Tour. Frustré par ses échecs à répétition dans la quête du Maillot Jaune, au point d’imaginer un « tournant » dans sa carrière, le leader de GroupamaFDJ n’apprécie pas la guerre d’usure qu’est la course au classement général. Et s’il renouait avec le rôle d’attaquant qui a fait ses succès ?
Sauver ce Tour
Sa réaction d’orgueil hier, où il s’est montré brièvement à l’avant, a montré qu’il n’était pas résigné après une deuxième sévère désillusion en deux ans. Le sursaut a été sans suite : il a capitulé, rattrapé par sa douleur au dos, décroché définitivement dans le col de Marie-Blanque, mais la journée de repos intervient lundi au meilleur moment. C’est lors de cet intermède qu’il avait construit sa « remontada » après le coup dur de la bordure vers Albi en . Pourra-t-il se fixer un nouvel objectif cette fois ? En , après un début de course raté et des ambitions définitivement enterrées dès la première étape pyrénéenne, le Franc-Comtois avait trouvé les ressources pour s’imposer à L’Alpe d’Huez. Un de ces noms qui marquent un palmarès. Le Tour lui offre plusieurs fenêtres au Puy Mary (e étape), au Grand Colombier (e), au col de la Loze (e étape). « On va réparer le bonhomme et on va repasser à l’action sans problème », avait annoncé dès samedi Marc Madiot, son manager.
Le choix du Giro ou des classiques ? Longtemps, Thibaut Pinot a préféré le Giro. Son équipe lui a permis de s’y aventurer en où il s’est hissé à la e place du général. Et un podium derrière Froome et Dumoulin lui tendait les bras l’année suivante sans une pneumopathie à deux étapes de l’arrivée. C’est aussi en Italie qu’il a signé un de ses plus beaux succès, le Tour de Lombardie en . Le Giro, moins cadenassé est peut-être davantage taillé pour lui. « Peut-être qu’il va s’axer plus sur des courses d’un jour ou d’une semaine », imagine Sandy Casar, son coéquipier chez FDJ pendant quatre saisons et désormais à la retraite.
« C’est le moment de changer de perspective parce qu’il n’a pas dix ans devant lui, estime le vainqueur du Tour , Andy Schleck. Il est peut-être un peu trop fragile. Il est tombé bien sûr et ce n’était pas sa faute mais… On ne joue pas aux échecs, le vélo est un sport dur. Les chutes en font partie ».