Le RC Cannes et Le Cannet veulent la Coupe de France
Les grands projets d’aménagement sont nombreux, et pourtant pas faciles à mettre en oeuvre dans notre région, compte tenu de la géographie et de l’urbanisation
Les mobilités impactent fortement l’aménagement du territoire. Sans travaux, sans chantiers, pas de changements et pas de futur vertueux et respectueux de l’environnement. Ici et là, on voit naître des parkings dédiés aux covoiturages, ailleurs des espaces consacrés à la faune et à la flore, un peu partout des aménagements de voiries pour faire la place belle aux bus à haut niveau de service ou aux vélos électriques… Les collectivités publiques sont des moteurs de ces transformations : quels sont les centres-villes qui ne se sont pas, aujourd’hui, dotés de pistes cyclables ou de promenades piétonnes, arborées et véritables poumons de respiration ? Sur l’autoroute, c’est encore plus flagrant. En quelques années, le « ruban », comme l’appellent les routiers, s’est transformé et on est loin de l’autoroute de jadis.
Directeur de la Maîtrise d’Ouvrages chez Escota VINCI Autoroutes, Salvador Nunez connaît ses dossiers comme son réseau autoroutier, sur le bout des doigts. C’est lui qui pilote les différents travaux d’aménagement dans la région, avec une configuration plus difficile qu’ailleurs. « Le cas idéal, quand on aménage l’autoroute, c’est quand c’est plat et sans le moindre obstacle », explique-t-il. Pas de chance : notre région propose à peu près tout le contraire en matière de paysage ! « Le tracé de l’A8 doit tenir compte d’une géographie particulière, avec une urbanisation très forte, précise-t-il. Cela ne facilite pas les réaménagements. On y parvient, même si c’est plus difficile, avec des chantiers qui peuvent prendre plus de temps, qui sont plus complexes et provoquent parfois des difficultés de circulation ponctuelles ».
Salvador Nunez cite l’exemple du chantier de l’A57, la traversée de Toulon. Ici, le but est de passer à trois voies avec des bandes aménagées pour les bus, en créant des pôles d’échanges multi modaux dans un espace contraint. « C’est le cas typique d’une configuration très difficile, dans un espace étroit en zone urbaine. Mais le projet est arrivé au bout malgré tous ces écueils ».
Imaginer des aménagements innovants
L’aménagement, c’est aussi entre Nice et SophiaAntipolis, pour faciliter le passage sur bande d’arrêt d’urgence du bus à haut niveau de service, qui transporte chaque jour chercheurs et étudiants vers la technopôle de Valbonne. «Ledossier partira aux services de l’Etat en fin d’année
pour instruction », précise Salvador Nunez. Si à Toulon, on élargit, entre Nice et Sophia, on aménage, faute de place, en utilisant la bande d’arrêt d’urgence.
Salvador Nunez évoque aussi le covoiturage, avec les modalités de réalisation de ces espaces (voir page 3 le détail de ces opérations). « Les élections et les conséquences de l’épidémie de Covid19 ont modifié le calendrier des aménagements. Mais tout comme pour les aires équipées de bornes électriques, les projets sont lancés. »
Et demain ? Salvador Nunez cite des expériences très réussies à Madrid, où la voie centrale séparant les deux voies autoroutières a été transformée en voie rapide pour les bus, qui relient le train et le métro, dans un objectif de multimodalité sans problème d’horaires. « Ça marche très bien, c’est d’une efficacité terrible, sans remise en cause de la sécurité des usagers et de la circulation ». « Je crois aussi qu’il va falloir penser à aménager durablement l’autoroute pour lui donner des fonctionnalités différentes, confie-t-il. Le partenariat entre tous les acteurs de la mobilité est fondamental, car les améliorations ne pourront être apportées que lorsque l’on réussira tous à discuter ensemble, tournés vers l’avenir de nos territoires ! »