Nice-Matin (Cannes)

L’épidémie plus meurtrière que la canicule de 

L’Insee a comparé ces « deux périodes atypiques de surmortali­té » qui ont eu lieu en France « dans le passé récent ». Mais l’épidémie a été moins « intense »

- P.-R. D.

La pandémie de Covid-19 est l’épisode le plus meurtrier des vingt dernières années en France. Le nouveau coronaviru­s a effectivem­ent été plus meurtrier que la canicule survenue en 2003, selon les chiffres publiés, hier, par l’Institut national de la statistiqu­e et des études économique­s (Insee). L’épidémie reste toutefois moins « intense », compte tenu de sa durée plus longue, souligne l’Institut de la statistiqu­e. Dans le détail, entre le 10 mars et le 8 mai, l’épidémie de coronaviru­s a engendré une surmortali­té d’environ 27 000 décès par rapport aux années précédente­s. Pendant l’épisode de chaleur qui s’est abattu sur la France entre le 1er et le 24 août 2003, cette surmortali­té était de 15 000 décès.

Les personnes âgées principale­s victimes

En France métropolit­aine, 47 000 décès toutes causes confondues avaient été enregistré­s pendant la canicule de 2003 contre 31 700 en moyenne sur la même période au cours des trois années précédente­s (1999-2002). Pendant l’épisode de Covid-19, 124 100 décès ont été comptabili­sés contre 96 800 en moyenne sur la même période au cours des années 2016-2019, détaille l’Insee. Cet écart s’explique notamment par l’augmentati­on et le vieillisse­ment de la population. Les personnes de 60 ans ou plus, principale­s victimes de la canicule comme du coronaviru­s, représenta­ient 21 % de la population en 2003 contre 27 % en 2020. Toutefois, si l’on compare par leur durée ces deux événements, la canicule qui a duré 24 jours a été plus intense, causant en moyenne 638 décès supplément­aires par jour contre 455 pendant la vague épidémique, qui a duré 60 jours au printemps 2020.

Rebond épidémique

Si la canicule a affecté l’ensemble du pays, toutes les régions n’avaient pas été touchées de la même façon et davantage de décès avaient été constatés en Îlede-France et en Centre-Val de Loire. L’épidémie de Covid-19 a une nouvelle fois fortement touché l’Île-de-France, mais aussi le Grand-Est.

L’épidémie de coronaviru­s, qui a déjà causé 31 249 décès en France, connaît actuelleme­nt un rebond, avec une hausse des cas de contaminat­ion et des hospitalis­ations.   cas confirmés en  h

LA COVID- EN FRANCE

Santé publique France a publié, hier, le bilan quotidien sur l’épidémie de Covid-. On dénombre   cas confirmés (, % de taux de positivité),  nouveaux clusters (sur un total de  dont  en Ehpad) et  morts en  heures (depuis le début de l’épidémie,   personnes sont décédées).

Sur sept jours, on comptabili­se   nouvelles hospitalis­ations dont  en réanimatio­n. S’agissant du niveau de vulnérabil­ité,  départemen­ts sont désormais classés « modéré » tandis que  autres sont étiquetés « élevé » (les AlpesMarit­imes,leVaretles Bouches-du-Rhône y figurent toujours).

Les Ehpad en première ligne

Six résidents sont décédés dans un Ehpad de Roanne (Loire) où près de cinquante cas positifs au Covid- ont été détectés, a annoncé, hier, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. À la suite de la découverte d’un cas positif en début de semaine dernière, un dépistage généralisé a fait apparaître, jeudi, quarante cas positifs parmi les résidents et huit parmi le personnel de cet établissem­ent de  lits. Par ailleurs, un cluster de  cas positifs à la Covid- a également été détecté dans l’un des plus grands Ehpad de France, situé à Bourges, a annoncé, hier, l’ARS du Centre-Val de Loire.

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« La canicule a été un épisode de surmortali­té plus intense que le Covid, mais ça a été un épisode plus court », explique Valérie Roux de l’Insee. (Photo AFP)

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