Galettes attendues
Étincelant face à Nantes dimanche, après six mois sans jouer, Cesc Fabregas s’est enfin montré décisif. Niko Kovac compte sur son sens de la passe. A l’Espagnol de confirmer en Bretagne
Quand il parle de Cesc Fabregas, Niko Kovac a des étoiles dans les yeux. L’entraîneur monégasque a été ébloui par le champion du monde 2010 face à Nantes (2-1). « Avec Sofiane (Diop, NDLR), ils ont été les meilleurs joueurs du match »,
soutient le Croate depuis dimanche, dans des louanges méritées. Sentinelle, le Catalan a été le moteur de son équipe. Ses choix ont été judicieux et ses passes dans le dos de la défense ont rappelé qu’un technicien n’est jamais fâché avec ses pieds. Même à 33 ans et après six mois loin des terrains, entre le confinement et une blessure aux ischios qui lui a fait manquer la 1re journée.
Kovac : « Il est en meilleure forme »
Quand l’adversaire lui laisse trop de marge de manoeuvre et se montre défaillant dans l’agressivité, comme les Canaris le week-end dernier, l’Ibère est glouton. « Il est au top niveau depuis vingt ans et reste un joueur de classe mondiale, même à son âge. Il est toujours capable de faire basculer
un match », martèle Kovac, qui l’a consacré vice-capitaine cette saison, notamment pour son influence sur les jeunes et l’expérience qu’il peut leur apporter. La première copie de l’Espagnol contraste avec celles de la saison dernière. Il y a un an, Fabregas terminait de purger trois matchs de suspension après le carton rouge évitable qu’il avait reçu devant Lyon en ouverture du championnat. Une expulsion suivie par des blessures et la sensation que le milieu de terrain demeurait hors du coup, comme asphyxié par la L1 et sa densité physique. Cette impression était bien vivace dans l’esprit de certains supporters et suiveurs, pour lesquels le trentenaire n’affichait pas le rendement en adéquation avec sa fiche de paie. Kovac veut croire que ce temps est révolu et que l’exinternational fera preuve de continuité, ce soir à Rennes (21h). « Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé la saison dernière, les blessures l’ont peut-être empêché d’être au niveau qu’il espérait, mais Cesc a l’air en meilleure forme cette saison », assure le coach asémiste, tout en reconnaissant que son joueur s’est économisé face à Nantes en seconde période. « S’il n’a pas fêté le deuxième but avec l’équipe ou pris le brassard de capitaine quand Wissam (Ben Yedder) est sorti, c’est qu’il a préféré garder de l’énergie au lieu de parcourir des mètres inutiles. »
Aguilar : « On ne lui a pas fait de fleur »
Quand il se montre optimiste sur Fabregas, Kovac dégaine les datas recueillies pendant la préparation. « Je connais les résultats de ses tests, lancet-il. Il n’est pas le plus jeune, mais c’est l’un des meilleurs sur le plan physique. C’est la vérité. Il pourrait courir deux jours sans s’arrêter si besoin. Et s’il y a des contacts à Rennes, je ne vois pas de problème. Cesc est assez intelligent pour savoir quoi faire dans cette situation. Sofiane (Diop) et Aurélien (Tchouaméni) ont fait un très gros travail à ses côtés dimanche, Youssouf (Fofana) revient de
suspension, on a des solutions pour répondre dans l’impact. » « Il a pris son temps pour revenir, appuie le latéral Ruben Aguilar. Maintenant qu’il a toutes les caractéristiques physiques et mentales pour jouer son football, qu’il n’a plus cette crainte de la rechute, on voit le meilleur de Cesc. Il demande constamment le ballon et cherche à se montrer disponible. C’est ce qui peut nous arriver de mieux. Ses caviars pour nos attaquants et nos ailiers usent n’importe quelle équipe. »
Sous le feu des critiques depuis son arrivée en janvier 2019, Fabregas retournera-t-il l’opinion ? Aguilar veut y croire : «Onneluia pas fait de fleur, les journalistes sont plus exigeants avec un joueur de sa renommée. Mais vu son niveau actuel, vous allez être gentils avec lui (sourire). »