Colette Giudicelli n’est plus
Épouse et ancienne première adjointe au maire de Menton, conseillère départementale et sénatrice, Colette Giudicelli s’est éteinte, hier, à 76 ans. Les réactions ne se sont pas fait attendre
La nouvelle est tombée, hier en fin d’après-midi, et a créé une onde de choc dans tout le Pays mentonnais et le département (lire ci-dessous). Colette Giudicelli s’est éteinte dans sa 76e année des suites d’une longue maladie. L’épouse du maire de Menton s’était mise en retrait de la vie publique ces derniers mois, et le soir de sa victoire aux dernières élections municipales, JeanClaude Guibal, maire de Menton, très ému, avait souhaité lui rendre un vibrant hommage en public dans la salle du conseil de l’Hôtel de ville : « Je veux dédier cette victoire à Colette Giudicelli, qui a été durant 20 ans Première adjointe de notre ville et qui a oeuvré inlassablement, avec talent et courage, à faire de Menton une ville superbe, harmonieuse et généreuse...»
Colette Giudicelli a bel et bien marqué de son empreinte et de sa forte personnalité le paysage politique local, départemental, régional et... national ! Trente années de vie publique jalonnées par ses fonctions auprès du maire de Menton, son poste de vice-présidente du Conseil général, et enfin, ses mandats de sénatrice... Le dernier prenait fin ce dimanche avec les élections sénatoriales. Une carrière politique complète qu’elle a su mener grâce à beaucoup de détermination, de travail et de passion, n’ayant que pour seule ligne de conduite le développement et la prospérité de sa chère ville de Menton, de la Riviera française et du département des Alpes-Maritimes. Figure de la Droite républicaine, elle sera tour à tour membre de l’UDF, du RPR, de l’UMP, puis de LR.
Née le 24 novembre 1943 à Alger (Algérie), Colette Giudicelli est entrée dans la vie politique en mars 1989, aux côtés de Jean-Claude Guibal qui deviendra son époux en 2001. D’abord comme conseillère municipale, puis rapidement comme Première adjointe en charge de l’administration générale, des finances et du personnel jusqu’en 2009 ; de 2002 à 2009, elle est également viceprésidente de la Communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf).
Première femme sénatrice du département
Parallèlement, elle a été conseillère régionale de 1998 à 2001, conseillère générale du canton de Menton-Est en 1994, puis réélue en 2008 et conseillère départementale du canton de Menton depuis 2015.
Depuis 2004, elle était aussi vice-présidente du conseil départemental des AlpesMaritimes.
En 2008, Colette Giudicelli devient la première femme élue à un poste de sénatrice dans l’histoire des Alpes-Maritimes ! ; elle figurait alors en deuxième position sur la liste UMP conduite par JeanPierre Leleux ; elle est réélue le 28 septembre 2014 sur la liste UMP-UDI, menée par Dominique Estrosi-Sassone. Colette Giudicelli était aussi présidente du groupe d’amitié franco-monégasque au Sénat.
Touchée par le cumul des mandats, elle quitte ses fonctions au sein de la mairie de Menton au moment où elle entre au Palais Bourbon, mais ne renoncera jamais vraiment à la politique locale, tant elle est restée enracinée dans son territoire. Déroutante, cette accumulation de fonctions politiques (si on ajoute celles de son mari, alors maire et député) aura été maintes fois dénoncée et commentée par certains opposants, qui auraient voulu en profiter, mais sans véritablement parvenir à leur dessein.
Proximité et combats
Car Colette Giudicelli savait imposer sa voix et son sens du service public était inébranlable.
Et les Mentonnais le lui ont bien rendu tout au long de sa carrière en la proclamant à de nombreuses reprises marraine d’associations, de clubs... et en lui attribuant des titres honorifiques pour son soutien au service de la « Mentonnitude » et son amour sans faille du Campanin !
La proximité était sans doute son maître-mot et elle était toujours sur le terrain, présente lors des événements et manifestations organisés dans la cité des citrons et communes environnantes, partageant la joie ou la tristesse des habitants, leur colère ou leurs préoccupations. Des problèmes de logements à la douleur de la communauté pied-noire, des injustices sociales à la maltraitance des enfants, de la situation des migrants à la frontière à celle des personnes handicapées... Colette Giudicelli a été de tous les petits et grands combats, partout aujourd’hui, elle laisse l’image d’une femme d’engagement et de conviction.