SUR LA ROUTE DE WHISKYVILLE
Dans le New York de la Grande dépression, Al et sa bande de copains débrouillards survivent dans la rue comme bootblack, autrement dit cireurs de chaussures. Au fil des années, ces enfants d’immigrés du Vieux continent, qui se surnomment les loups de l’East-River, multiplient les combines, se frottent à de gros poissons et grimpent les échelons de cette jungle urbaine. Un drame changera leur vie et conduira Al, en , à se battre contre les nazis en Allemagne... le pays natal de ses parents. Peut-on se construire un avenir en tirant un trait sur ses racines ? C’est l’une des interrogations portées par Bootblack qui, sur fond de chronique sociale, aborde avec justesse les thèmes de l’identité et des origines. Et tout comme dans son précédent diptyque Giant, Mikaël offre à la grouillante et verticale New York des années un rôle central de son récit.
Macon Blair et Joe Flood. Éditions Rue de Sèvres. 168 pages. 18 Poivrots désoeuvrés et désargentés, Ted et Thanny ont, par hasard, mis la main sur la carte qui indique l’emplacement de la légendaire et mythique cité des alcools, Whiskyville la bien nommée. Mais un vol de tourte et l’accidentel décès de la cuisinière vont quelque peu contrarier la quête des deux cloches. Les voilà poursuivis par un mari enragé, et policier de son état, qui fait peu de cas de la vie de deux vagabonds ! Sur la route de Whiskyville entremêle voyage onirique, peuplé de personnages fantasques voire fantasmagoriques, et galerie de portraits des exclus d’une Amérique frappée par la Grande Dépression. Et si l’essentiel pour les deux compères se révélait être le voyage plutôt que la poursuite d’une chimère ? Un récit à la fois biscornu et foutraque qui vole de surprises en (d)étonnants rebondissements.