Le monde du spectacle la joue collectif
Ils se sont réunis en coulisses, pour la première fois, parce qu’ils refusent de voir tomber le rideau. Artistes, producteurs, prestataires, théâtres... Une dizaine d’acteurs azuréens du spectacle vivant s’est réuni hier soir à Nice. Objectif : imaginer ensemble des scénarios pour relancer leur activité. Et sauver leurs emplois.
« Le spectacle vivant est la plus grosse entreprise du département. Elle emploie environ 30 000 personnes, et elle est à l’arrêt depuis le 12 mars 2020. Elle est en faillite ! », alerte le producteur Gil Marsalla. Ce délégué régional du Prodiss (syndicat national du spectacle musical et de variété) a participé à la réunion du groupe de travail « Spectacle vivant 06 ». Une esquisse de collectif, face à l’urgence de la situation.
« On est obligé de repenser les grands événements, dans le respect des règles sanitaires, en faveur des acteurs du spectacle vivant local », justifie Gil Marsalla. Des idées ? Ils en ont. L’une d’elles a jailli hier : créer un centre culturel temporaire au palais Acropolis, à Nice. Avec trois jauges distinctes (1000, 300 et 150 places). Artistes et producteurs y produiraient leur création, les prestataires techniques équiperaient les lieux, suivant un protocole validé par le préfet.
Autres pistes, évoquées par Gil Marsalla : «lamiseàdisposition des salles en régie municipale pour faire travailler le spectacle vivant dans le 06 », avec Noël 2020 ou Carnaval 2021 en ligne de mire. Ou encore « une saison estivale pensée sur six mois, et non plus deux ou trois : jouer en extérieur peut sauver le spectacle vivant ».
Et surtout, le refus des «annulations unilatérales ». Ces propositions, et bien d’autres, devraient être évoquées vendredi lors d’une réunion avec des élus locaux. Objectif : faire remonter les bonnes idées au sommet de l’Etat, et concevoir des protocoles locaux. Pour que vive le spectacle.