Un parfum de renouveau
Niko Kovac, suivez le guide !
C’est sans doute la meilleure recrue de l’AS Monaco. Une idée de Paul Mitchell, tout juste intronisé directeur sportif, qu’Oleg Petrov a approuvée et n’est pas près de regretter. Au coeur de l’été, en pleine préparation d’avant-saison, le club princier a viré de bord en éjectant Robert Moreno pour laisser place à Niko Kovac. Il fallait oser, mais Mitchell a eu la force d’y croire et de convaincre ses nouveaux patrons. A 48 ans, le technicien croate dégage une autorité naturelle. Il prend des risques, fait confiance aux jeunes, retape Fabregas et replace Monaco en haut de la Ligue 1. Les joueurs de l’ASM courent de nouveau les uns pour les autres, mais aussi pour lui car ils apprécient sa droiture. Lors de son discours d’intronisation, Kovac leur avait dit, droit dans les yeux, qu’il n’était pas venu à Monaco pour profiter des charmes de la Principauté, mais pour travailler dur et retrouver l’Europe. Pour le moment, le message est entendu. Les retards, monnaie courante à La Turbie, sont devenus très rares. « Il y a une vraie rigueur, beaucoup de discipline, admet un proche du groupe. Mais le coach est également à l’écoute des joueurs. Il manie très bien la carotte et le bâton. »
Ben Yedder, capitaine flamme
Muet lors des trois premières journées, ce qui n’avait jamais inquiété Kovac, Wissam Ben Yedder a lancé la machine à Rennes. Dimanche, contre Strabourg, le capitaine monégasque a mis son doublé, sans forcer, profitant de sa proximité avec Jovetic et de l’altruisme de Volland, double passeur décisif. Tourné vers les autres, il n’a pas manqué de remercier l’international allemand pour ses deux offrandes. Intronisé capitaine depuis le départ de Kamil Glik, Ben Yedder prend son rôle à coeur, distille régulièrement des conseils aux jeunes et force aussi sa nature quand il faut rameuter les troupes. A 30 ans, il est sous contrat jusqu’en 2024 avec l’ASM, qui n’envisage pas une seule seconde de s’en séparer avant le 5 octobre, « sauf offre énorme ».
Les jeunes à la rescousse
« C’est la tempête, à vous de nager dans l’océan ». La formule choisie par Kovac a fait mouche, autant que son choix d’avoir lancé dans le grand bain de la Ligue 1 Chrislain Matsima, 18 ans, et Eliot Matazo, 18 ans, lors de ce match devenu dingue contre Strasbourg. A neuf contre onze, après les expulsions de Tchouaméni et Disasi, l’ASM s’est notamment appuyée sur sa jeune garde pour arracher un succès précieux. En fin de match, la moyenne d’âge était de 22 ans, avec quatre joueurs formés au club sur le terrain (Badiashile, Biancone, Matsima et Matazo), preuve que l’ASM, qui jouera à Brest dimanche, a bien l’intention de renouer avec une recette qui a si bien marché par le passé.