Le message de revendication émanait bien de l’agresseur abattu
Le message de revendication publié sur Twitter avec la photo du professeur d’histoire décapité vendredi près d’un collège à Conflans-Sainte-Honorine a été publié sur un compte appartenant bien à l’agresseur abattu par la police, Abdoullakh Abouyezidovitch A., a indiqué, hier, le procureur national antiterroriste.
« Les investigations ont pu confirmer qu’il s’agissait bien d’un compte appartenant à l’auteur des faits », a déclaré Jean-François Ricard lors d’une conférence de presse au tribunal de Paris. La première exploitation du téléphone de l’assaillant, trouvé à proximité de son corps, « a permis de retrouver dans le bloc-notes le texte de la revendication, enregistré à 12 h 17 ainsi que la photographie de la victime décédée horodatée à 16h57» , a-t-il ajouté.
Il est bien l’auteur du message posté sur Twitter par un compte (appelé @Tchetchene_270) désormais fermé et qui montre une photo de la tête de la victime. Sous cette photo, un message menace Emmanuel Macron appelé « marcon» , « le dirigeant des infidèles » ,etson auteur assure avoir « exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad ». « Les investigations ont pu confirmer qu’il s’agissait bien d’un compte appartenant à l’auteur des faits », adéclaré le magistrat.
« Neuf impacts » de balle
Abdoullakh A. [lire ci-contre] a été abattu par des policiers alors qu’il « courait dans leur direction en tirant à cinq reprises avec une arme de poing », a expliqué le procureur. Selon son récit, trois policiers ont riposté, entraînant la chute de l’assaillant. « Alors qu’il tentait de se relever et de donner des coups de couteau aux policiers, il était neutralisé par les forces de l’ordre », a-t-il raconté, indiquant que son corps présentait « neuf impacts » de balle. Les policiers ont retrouvé sur lui « un couteau de type poignard, une arme de poing de type Airsoft et cinq cartouches de gaz compatibles avec cette arme ». Par ailleurs, parmi les gardés à vue [lire ci-dessus], figure un père d’élève du collège. Cet homme, a confirmé le procureur Ricard, s’était indigné, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, que l’enseignant ait montré des caricatures de Mahomet « nu » pendant un cours dans la classe de 4e de sa fille. Il avait exigé le renvoi de la victime auprès de la principale du collège, accompagné d’un autre homme « connu des services de renseignement », a précisé le magistrat. Présenté comme un militant islamiste actif, cet homme, Adhelhakim Sefrioui, fait partie des dix personnes gardées à vue depuis hier.
Le magistrat n’a fait aucun lien entre ce père de famille, son entourage et l’assaillant. Le père de famille avait aussi porté plainte contre le professeur la semaine dernière. L’enseignant avait en réponse porté plainte pour diffamation.