Rassemblements à la mémoire de Samuel Paty
L’émotion était vive, hier à devant la fontaine de la place de la Liberté. Un site, un nom lourds de symboles, au lendemain de l’assassinat d’un professeur d’histoire-géo à Conflans-Sainte-Honorine...
À l’appel des syndicats, ou simplement parce « qu’il n’était pas possible de rester tranquillement à la maison aujourd’hui », quelque personnes ont spontanément convergé vers le centreville en fin de journée. «Onestlàpourle collègue qui est tombé en faisant son métier, souffle Pascal, professeur au lycée Rouvière, encore sous le choc. Ce genre d’acte horrible, ça ne peut pas perdurer. La liberté d’expression, c’est essentiel. On se sent tous concernés. Ce n’est pas une affaire de professeur. »
D’autres rassemblements ont été organisés dans le Var.
Environ personnes se sont rassemblées à Draguignan. « Sous le choc », expliquent Coline Rozerot et Catherine Jouanneau, deux profs d’histoire-géo, syndiquées respectivement au Snes-FSU et à Sud Éducation. « Ça aurait pu être nous », soupirent-elles. « Au moment du procès Charlie, j’ai montré les caricatures en classe », lance Catherine Jouanneau. « Ça fait partie de notre travail », ajoute Coline Rozerot. Tristes et en colère, les deux enseignantes regrettent que les alertes lancées par le professeur de Conflans-Sainte-Honorine n’aient pas été prises au sérieux.
« On doit être davantage soutenus ».
A la communauté enseignante et les citoyens éprouvés par cette tragédie, ont convergé hier vers l’esplanade du collège Gérard-Philipe, à l’initiative de la députée LREM Sereine Mauborgne. Un bref moment de communion pendant lequel les flammes des lumignons ont tremblé devant des visages graves et attristés. L’hymne national, entonné par l’assistance, a clamé l’espoir républicain, les pensées tournées vers la famille de Samuel Paty. D’autres cérémonies citoyennes sont prévues lundi, à Cogolin et Grimaud notamment.
A Saint-Raphaël, place Coullet, même émotion et même spontanéité. Sabine Malatesta, déléguée du personnel Unsa : « Peu importe la forme, l’essentiel était d’être là en soutien à cet enseignant et à sa famille. Il n’y a aucun mot et aucun adjectif pour décrire ce qui s’est passé. » R. A., N. S. et T. H.