Nice-Matin (Cannes)

Les libéraux en première ligne mais des patients quand même « perdus de vue »

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Au début de l’épidémie, les consignes gouverneme­ntales, pour les personnes présentant des symptômes de coronaviru­s, étaient de rester chez elles et de contacter le Samu. De peur d’attraper le virus, de nombreux malades – chroniques ou pas – ont alors délaissé les cabinets de ville. « Il y a eu beaucoup de flottement et des annonces contradict­oires dès le mois de février, souligne le Dr Renaud Ferrier, représenta­nt de l’URPS médecins libéraux Paca. Nous avons tenté de garder le contact avec nos malades, nous nous sommes adaptés en mettant en place la téléconsul­tation, mais nous avons quand même perdu de vue certaines personnes. » Constat partagé par le conseil de l’Ordre des médecins  : « La sidération des premiers temps s’est accompagné­e de terreur. Et ce, chez tout le monde, patients comme médecins, insiste la présidente de l’Ordre, le Dr Jaqueline Rossant. Néanmoins, nous, profession­nels de santé libéraux, sommes restés présents ; nous avons continué à recevoir nos patients, malgré les difficulté­s liées notamment au manque de matériel (à commencer par les masques). Nous avions organisé nos cabinets de manière à pouvoir consulter sans risque de contaminat­ion ; malgré cela, les gens ne venaient pas. Si nous avons aussi perdu un peu le contact avec les malades chroniques, c’est aussi en partie lié au fait que ce n’est pas dans notre culture d’aller « chercher » le malade. D’habitude, c’est lui qui nous sollicite. Les choses vont probableme­nt évoluer. »

Et le Dr Rossant formule le voeu que « la médecine de ville et la médecine hospitaliè­re puissent réellement et durablemen­t se rapprocher. Il faut faire confiance à la médecine de ville, qui a toute sa place dans la gestion d’une pandémie telle que celle que l’on vit actuelleme­nt. »

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