L’importance de la communication
Dans les hôpitaux, comme dans les cabinets médicaux ou les officines, les professionnels ont insisté sur le fait que le dialogue était primordial dans un contexte de crise sanitaire. « Nous avons beaucoup communiqué – auprès des patients comme du personnel –, nous avons anticipé les demandes, exposé la situation ainsi que les contraintes qui en découlaient. Grâce à cela, nous n’avons pas eu de plaintes de la part du public, relève Anne-Charlotte Lombardo de l’IMS. Le fait d’expliquer ce qu’on a mis en oeuvre pour la sécurité de tous a aidé chacun à accepter ces différentes mesures. » Comme la nécessité de reporter des interventions chirurgicales. Et tous les participants de regretter une communication trop anxiogène au niveau gouvernemental. « À défaut d’immunité collective, on pourrait compter sur l’intelligence collective sous réserve qu’elle soit alimentée par des informations cohérentes, sans sombrer dans le catastrophisme inutile », ironise Le Dr Ferrier. Dans la même veine, le Pr René-Jean Bensadoun appelle de ses voeux « que l’on parvienne à se défaire du catastrophisme ambiant pour que la gestion de la Covid soit plus sereine ». Toutefois, une chose à noter : « il y a de la méfiance voire de la défiance envers les dirigeants. En revanche ce qui est certain c’est que la population a toujours eu confiance en ses soignants. Il suffit de repenser à ces scènes d’applaudissements chaque soir à heures pendant le confinement », se remémore Gérard Van Den Bulcke de la Ligue contre le cancer. « Les patients avaient beau avoir confiance en les soignants, il a tout de même fallu les pousser à continuer leurs traitements, nuance le Pr René-Jean Bensadoun, du CHE à Nice. Et Sylvain Lambert (Saint-George) de conclure : « il faut faire confiance à l’ensemble des partenaires pour donner aux patients les réponses dont ils ont besoin ». « Cette crise interroge à la croisée de l’éthique, de la philosophie et de l’environnement. Elle fait appel à une responsabilité individuelle et collective. Tout le monde doit prendre sa part », conclut pertinemment Isabelle Socquet (Arkopharma).