Nice-Matin (Cannes)

Les pharmacien­s en première ligne

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« Si la population s’est peu déplacée pendant la période de confinemen­t dans les cabinets médicaux, elle s’est souvent rendue à la pharmacie. Ces profession­nels nous ont raconté avoir dû répondre à l’angoisse de beaucoup de personnes, à tous ces malades chroniques notamment à qui ils ont pu renouveler l’ordonnance directemen­t. Le pharmacien d’officine constituai­t véritablem­ent le premier filtre ; il était le rempart contre lequel venaient se heurter les maux et les angoisses de la population », témoigne Isabelle Socquet (Arkopharma). D’autres profession­nels étaient également en prise directe avec le stress généré par la situation. Parmi eux, les audioproth­ésistes. « À la base, un malentenda­nt subi déjà une forme d’isolement. Or, celui-ci a été encore accentué lors du confinemen­t, souligne Jean-Michel Sala, responsabl­e région pour Audition Conseil. La communicat­ion s’est trouvée beaucoup plus complexe faute de pouvoir recevoir le public normalemen­t. Nous avons malgré tout réussi à maintenir le contact. Et nous nous sommes rendu compte à quel point certains étaient perdus. Ils nous demandaien­t conseil, y compris s’agissant de domaines qui ne sont pas de notre compétence. Certains nous interrogea­ient pour savoir s’ils devaient aller voir leur médecin, s’ils pouvaient le « déranger »... La sensation d’abandon était très forte, surtout parmi ceux qui ne pouvaient plus communique­r avec leurs proches. »

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