Audiberti sacre Vitoux
La justesse comme fondement de l’écriture. Trente et unième lauréat du Prix littéraire Jacques-Audiberti, Frédéric Vitoux a été applaudi vendredi soir à Antibes sur le plateau du théâtre Anthéa. Salué pour son oeuvre et plus particulièrement pour son nouvel ouvrage
Longtemps, j’ai donné raison
à Ginger Rogers (éditions Grasset), l’Académicien redouble de modestie lorsqu’il s’agit de parler de lui. Il faut dire que le Ludovicien (habitant de l’île Saint-Louis, IVe arrondissement de Paris) a attendu ses 76 ans avant de véritablement se dévoiler.
Lui qui a su décrocher le Prix Goncourt de la biographie en 1988 pour La Vie de Céline a toujours préféré cacher son intimité derrière celle des autres. Mais avec sa dernière publication « les masques tombent », annonce l’ancien du Nouvel Observateur qui, à la disparition de ses parents, s’est enfin autorisé à écrire le livre dont il est le héros.
Le temps de la pudeur peut désormais être révolu. Et c’est à la manière d’un album de souvenirs que l’auteur replonge dans les moments savoureux d’une enfance en sépia. Confession d’un enfant du siècle où la mélancolie et les ombres s’entremêlent. Écrire dans son époque, sur son ère.
Mais quel rôle détient le romancier dans notre société ? « Le devoir d’un écrivain est d’être non pas engagé mais dégagé. Pour faire un pas de côté, voire pour jeter un regard en arrière. Et ainsi être au plus juste. Il faut parvenir à s’écarter de l’actualité brûlante pour entrer dans cette démarche. »