Mademoiselle Riviera : en voiture Simone !
Depuis quelques mois, la Mouginoise dédie ses lundis et mardis à sa deuche et aux amateurs de virées atypiques.
Le soleil s’écrase sur nos têtes, place des Patriotes, à Mougins. Il est dix heures. Et on l’entend approcher. Impossible de la rater. On sourit comme des mômes. C’est plus fort que nous. Notre photographe est dans les starting-blocks. Mademoiselle Riviera surgit dans sa 2 CV vert embrun. Il canarde. L’image est trop belle. Virginie a mis son plus joli béret – rouge passion – et la marinière qui va avec. Derrière ses lunettes noires, ses yeux sont assurément pleins d’étoiles. « Comment allezvous ? C’est tellement beau ici, vous avez vu ? Moi, j’adore. » Elle a une toute petite voix, Virginie. Fluette, féminine. Ça colle parfaitement à l’amusant personnage qu’elle s’est créé pour proposer ses balades touristiques et gastronomiques dans son bolide d’un autre temps. Mademoiselle Riviera. Étonnante idée.
« J’ai commencé à imaginer mon projet en janvier et je pensais attendre un peu pour le développer... finalement, je n’ai pas pu, je me suis lancée ! J’étais trop pressée de démarrer. Et le nom ? C’est une copine qui m’a aidée. On a cherché quelque chose qui pouvait se prononcer facilement, quelle que soit la langue. Il fallait aussi que ça colle à ce que je proposais, bien entendu. » Elle rit.
Authentique
La mère de famille, originaire d’Indre-et-Loire, s’est amourachée de Mougins, il y a vingt ans. De ses pierres, de sa terre, de ses gens, des artisans, des restaurateurs et de tous ceux qui font vibrer le secteur. Elle est maîtresse d’école mais pour les besoins de son nouveau dessein, elle bascule sur un mi-temps. Changement de rythme. Changement de vie. Les lundis et mardis sont dorénavant dédiés à sa 2 CV et aux amateurs de virées atypiques. « Je trouve qu’on ne pose pas le même regard sur les paysages quand on est à bord. On retrouve beaucoup de simplicité, on est moins stressés, on prend le temps. »
C’est cette image très authentique de la Côte d’Azur qu’elle aime et qu’elle veut partager. On est trop souvent saturés d’idées reçues. Comment ça a germé ? À l’occasion de vacances en famille du côté d’Azay-le-Rideau. Son berceau. Elle y redécouvre les joies des promenades en « Dedeuche ».
« Avec mon mari, on avait loué une 2 CV, ça me rappelait mes grands-parents, mon enfance. On s’est régalés ! » La Citroën la démange. Certes, le bitume azuréen n’est peut-être pas adapté... la topographie encore moins. Mais il y a quand même, peut-être, un truc à faire. Mougins, Biot, Grasse, Valbonne, Gourdon... Virginie s’est ficelé un parcours « coup de coeur ». Raisonnable aussi. « J’ai sélectionné des lieux que je connais bien et des gens avec qui j’ai vraiment accroché. Je ne propose pas de circuits classiques... je suis plutôt dans quelque chose d’amusant. » Mais quelque chose qu’elle maîtrise parfaitement. Elle sourit. L’idée c’est, d’à chaque étape, prendre le temps de goûter, de toucher, d’échanger. Du petit-déjeuner au bord de l’eau, au pied de la 2 CV en passant par la visite de la galerie d’un ami ou la dégustation d’huile d’olive dans un domaine où l’on peut aussi juste flâner au soleil... le programme est alléchant. Il est surtout sur-mesure.
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Ce ne sont pas des circuits classiques.”
Le Made in France
Elle est incollable, y compris sur sa monture. Elle l’a complètement réhabilitée. Le chrome a retrouvé tout son éclat. Le vert jade a viré « embrun ». Les sièges se sont matelassés de blanc. Très discrètement, le véhicule s’est doté d’un port USB pour visiteurs en mal de batterie de téléphone. Mais à part ça, c’est avec le plus grand des respects que Virginie et ses proches se sont attelés à la tâche des mois durant. L’aventure est familiale. Comme le choix d’en faire une activité à l’année.
Virginie a baladé quelques curieux, déjà. À chaque fois, ça a été un succès. « Je pense que je finirai par étendre ma zone. Il y a tellement de belles choses à voir. Pour le moment, je suis bien comme ça. » Elle réajuste son béret. On parle de sa marinière. « J’ai toujours été très made in France, hyperattachée à notre culture, à nos symboles. J’adore ça. »